La croissance de la production d’électricité d’origine renouvelable a imposé des progrès dans la gestion de réseaux de plus en plus intelligents.
A la fin de 2014, environ 45 000 producteurs d’électricité indépendants devraient être raccordés au réseau de distribution géré par ERDF en Rhône-Alpes et en Bourgogne. Ce devrait être une nouvelle augmentation de 3000 raccordements, après environ 3000 raccordements en 2014, a annoncé ce mercredi Jacques Longuet, directeur interrégional d’ERDF Bourgogne Rhône-Alpes lors de la remise des prix Concours Réseaux électriques intelligents, au TUBA, rendez-vous de l’innovation proche de la gare de la Part-Dieu à Lyon.
En 2009, rappelle Jacques Longuet, la production décentralisée d’électricité était presque inexistante. Elle n’avait donc que peu d’impact sur le réseau de distribution qui sert aussi à l’injection de courant. La croissance régulière des petites productions intermittentes a été un défi pour assurer l’équilibre entre offre et demande.
Des progrès réalisés
Des progrès ont été réalisés. La production intermittente peut être anticipée dans ses grands volumes grâce aux prévisions météo, et même prévue localement parfois avec quelques dizaines de minutes d’avance.
D’autre part, ERDF a développé des expérimentations d’effacement à Lyon et à Grenoble, en demandant à des consommateurs particuliers de différer leur consommation parfois de quelques dizaines de minutes. La modification de la pointe, son déplacement, ont un effet positif sur les réseaux de distribution, mais aussi sur ceux du transport.
L’expérience de démonstrateurs locaux à Lyon et Grenoble a montré que cette démarche des consommateurs était efficace. Les études ont montré que les pointes de demande sur le réseau national n’étaient pas entièrement simultanées, et que des décalages pouvaient exister d’une région à l’autre, pour des raisons multiples, de géographie ou d’habitudes des consommateurs. En jouant subtilement sur toute la gamme de la prévision, des effacements, il est possible de réaliser des économies au niveau des équipements de production. Il est aussi possible de conforter la solidité des réseaux de transport et de distribution.
Ces retours d’expériences ont été très rapides, souligne Jacques Longuet, mais aussi Nouredine Hadjsaïd, professeur à INPG, spécialiste des réseaux électriques. Le moment est donc venu de généraliser, de passer des démonstrateurs à la diffusion, de l’innovation tâtonnante à l’offre stabilisée de services et d’équipement. On peut dire que désormais, une filière du réseau intelligent est née.