Au départ, le projet est né d’une volonté des responsables de la faculté de philosophie de Lyon 3, de sortir la philosophie d’un certain ghetto, de prouver son utilité dans un monde en mutations accélérées. Sous l’impulsion de son doyen, Jean-Jacques Wunenburger, la faculté a mis en place par exemple un Master 2 ( plutôt recherche) dédié à la Muséologie et un Master 2 ( plutôt professionnel) sur la thématique culture et santé.
Depuis trois ans, la formation “éthique et développement durable”, diplôme d’Etat, prouve qu’une formation philosophique donne toutfait des atouts dans le monde actuel, même dans l’entreprise : elle apprend le recul, l’analyse, une vision globale. Le master « Ethique et développement durable » veut expliquer les principes, méthodes et le management de développement durable ». Il vise à faire comprendre les concepts d’un développement durable « aujourd’hui mis à toutes les « sauces », d’approfondir les notions de développement, de durabilité. Il permet de se doter des outils d’analyse, de méthode et de travail collectif et de conduite de projet ».
Textes fondamentaux et problèmes contemporains
L’enseignement dure un semestre, de septembre à mars, suivi d’un stage de six mois. Les 300 heures dispensées à l’université englobent six modules sur l’histoire, les fondements, les concepts du développement durable. Jean-Philippe Pierron, maître de conférence, assure l’enseignement du module d’éthique générale, en abordant à la lumière des textes fondamentaux et contemporains, les principes de responsabilité, de prévention, de précaution. Il précise les rapports entre éthique, morale, droit, déontologie.
Un module couvre les enjeux et les champs d’applications du concept de développement durable, en abordant des thèmes très concrets : l’architecture, l’urbanisme, les risques naturels et technologiques. L’économie et la géopolitique ne sont pas oubliées, de même que le management de projet et le management d’équipe, ou encore, les techniques de communication et de médiation.
Le programme est donc à la fois enraciné dans des fondamentaux solides et en prise sur les réalités.L’enseignement est assuré par des universitaires, mais aussi par des intervenants du monde de l’entreprise et du secteur associatif. Le public : des personnes en formation initiale, mais aussi des professionnels en formation continue, et même en reconversion qui font le point, qui se réorientent, des femmes d’une trentaine d’années, qui s’interrogent et trouve dans la formation, l’énergie d’un rebond. Se pencher sur le développement durable ne donne d’ailleurs pas le blues. « Je remarque qu’après leur formation, beaucoup de nos étudiantes ont décidé u maternité” explique Claire Harpet, responsable de la formation.
Les débouchés, les titulaires les trouvent dans des entreprises publiques et privées, des collectivités, des ONG, des associations, des bureaux d’études. Une formation technique solide, une expérience professionnelle et le master permettent d’imaginer une insertion intéressante. On peut associer diplôme d’ingénieur et master éthique et développement durable! Et le diplôme a même intéressé un étudiant chinois reparti réussir dans son pays. La difficulté, reconnaît Jean Philippe Pierron, c’est parfois de positionner le responsable du développement durable : il a une vision stratégique sans que sa légimité soit facilement reconnue au quotidien. La solution: que tout le monde se reconvertisse à la philo?
Pour en savoir plus: http://.www.univ-lyon3.fr/philoou facphilo@univ-lyon3.fr Renseignnements au 04 78 78 72 61
