Alors que la production de gaz de schistes a divisé par cinq le prix du gaz naturel aux USA en réduisant l’usage du charbon et les émissions de gaz à effet de serre, la levée du moratoire par le gouvernement britannique ne devrait pas ouvrir la porte à l’exploitation de ce gaz selon l’expert britannique en énergie GlobalData.
Le gouvernement britannique a suspendu son moratoire sur l’exploration des gaz avec l’espoir d’un impact positif sur le prix de l’énergie en Grande-Bretagne. Or, selon Jonathan Lane, une certaine incertitude demeure quant aux réserves géologiques britanniques encores méconnues. Si la production est incertaines et si les réserves sont méconnues, il est impossible d’espérer établir des coûts comparales aux prix américains.
Le rapport de BP sur l’énergie mondiale montre que la part des gaz non conventionnels dans le mix énergétique britannique est de 36% bien au dessus de la part de ce gaz dans le mix américain. Ce qui veut dire que pour que les gaz de schites aient un impact significatif sur les prix du gaz, il faudra produirte considérablement plus de gaz en Grande Bretagne par rapport à la consommation de gaz conventionnel. La Grande Bretagne fait partie d’un large marché du gaz nord européen ce qui atténuerait l’impact futur du gaz de schiste.
La suspension du moratoire signifie seulement que les companies privées pourront reprendre l’exploration . Mais elle supporteront le coûts et risques de la recherche et de l’exploration, à la différence des secteur nucléaire et éolien pour lesquel les coûts de recherche seront supportés par les consommateurs comme l’a prévu l’Energy Bill. Alors que l’Energy Bill consacrera d’ici 2020 7,6 milliards de livres pour subventionner les activités bas carbone, le secteur des gaz de schistes devra supporter lui-même les coûts de développement en comptant seulement sur quelques incitations fiscales.