Comment la reprise d’EVASOL s’est-elle opérée ?
La reprise d’EVASOL a rendu nécessaire de nous séparer de la moitié de l’effectif qui restait dans l’entreprise et nous avons conservé 44 salariés, en complétant quelques besoins avec d’anciens salariés d’EVASOL. Nous avons du réaliser un important travail de formation à de nouveaux métiers mais la motivation était grande.
Le siège d’EVASOL demeure à Limonest, pour conserver les équipes et parce que Rhône Alpes est une région importante.
Comment la gamme d’EVASOL évolue-t-elle?
Nous avons abandonné des produits que nous ne fabriquons pas et en avons ajouté d’autres . Nous conservons le chauffage par biomasse, d’une manière marginale, et axons notre stratégie autour de trois types d’énergie : la production d’eau chaude, la production photovoltaïque et la production de chaleur par des pompes à chaleur.
Comment voyez vous le développement du marché des pompes à chaleur ?
Nous allons développer régulièrement ce marché.
Et le marché de la production d’eau chaude ?
Le marché du solaire thermique est très difficile en Métropole. A la Réunion, le consommateur ne se demande pas s’il a besoin d’un chauffe-eau solaire. Il s’interroge sur la marque qu’il va choisir. Les systèmes thermodynamiques utilisés dans les DOM sont plus simples, avec un ballon sur le toit.
En Métropole les systèmes sont plus compliqués, avec les panneaux sur le toit et un ballon en rez-de-chaussée. Les prix n’ont pas baissé, et l’installation coûte encore cher. L’investissement n’est pas facile à faire admettre par le consommateur qui ne voit pas l’intérêt de faire des économies sur la production d’eau chaude. La Réglementation Thermique 2012 doit aider l’évolution mais elle ne suffira pas à faire décoller le marché.
Il faut dépasser de frein à l’investissement, en faisant intervenir un tiers investisseur. Nous allons développer la marque Rente solaire, qui permettra d’installer un système de production d’eau solaire avec une location vente. Chaque mois le consommateur paiera un loyer et nous nous occuperons de la maintenance. Au bout de vingt ans le consommateur pourra choisir de venir ou non propriétaire.
Et pour le solaire photovoltaïque ?
Le système sera proche. Là aussi il faut éviter un investissement important. Nous allons installer, exploiter et reverser des recettes au consommateur qui n’aura pas à se soucier de son équipement. C’est ce qu’on appelle la ” rente solaire”. Le consommateur ne se posera pas davantage la question d’un investissement dans le solaire, thermique ou photovoltaïque qu’il ne se pose la question d’un triple vitrage. Il pourra sans souci, réaliser une économie d’énergie avec la production d’eau chaude, et avoir des gains avec l’électricité photovoltaïque
Cela peut-il permettre aux marchés thermique et photovoltaïque de décoller enfin ?
Les années 2013 et 2014 doivent permettre de mettre au point des produits. Les prix des matériels devraient baisser, comme le prix des installations. Il faudrait que la baise soit de 50%. Avec la hausse du prix de l’énergie par ailleurs, un investissement pourrait redevenir attractif à partir de 2015 et 2016.
Recueilli par michel.deprost@enviscope.com