Le cabinet d’architecture grenoblois Charon & Rampillona conçu avec le bureau d’études HQE Addenda l’un des premiers immeubles de bureaux à énergie positive en France. L’immeuble « De Bonne Energie » sera construit dans l’éco-quartier De Bonne, à Grenoble, dans le cadre du programme européen Concerto. L’immeuble “De Bonne Energie” sera édifié par La Foncière Innovation lauréate du concours lancé par la société d’aménagement SAGES pour réaliser l’un des premiers immeubles de bureaux à énergie positive en France.
Produire plus d’énergie qu’il n’en consomme: c’était l’enjeu de l’appel d’offres lancé par la Société d’aménagement SAGES, la SEM en charge de l’aménagement du
quartier De Bonne, dont le PDG est Pierre Kermen, par ailleurs deuxième adjoint chargé de l’urbanisme et de l’environnement de Grenoble.
Bâtiment: 47% de l’énergie en France
L’énergie positive : un concept nécessaire dans la lutte contre le dérèglement climatique et l’énergie rare. Aujourd’hui, le secteur bâtiment représente 47 % de la consommation d’énergie en France, voire davantage dans les agglomérations où se concentrent habitat et tertiaire. Pour Grenoble, selon l’Agence locale de l’énergie, la consommation des deux secteurs représente respectivement 34% et 31%. Les gisements d’économies sont considérables, surtout dans l’existant, mais le neuf doit aussi expérimenter les techniques nouvelles et contribuer à l’évolution du parc.
Moins 70% de consommation
D’une superficie de 1 600m2, l’immeuble « De Bonne Énergie » atteindra les performances fixées d’abord grâce à une consommation remarquablement basse de 41 MWh/an qui représente une réduction de 70% par rapport à la réglementation thermique (RT 2005). La consommation sera de 24,5 kWh energie finale /m2 par
an grâce à la mise en oeuvre d’une combinaison de systèmes innovants. Une pompe
à chaleur eau/eau, permettra de récupérer l’air pour chauffer certains locaux. En été, elle fonctionnera en échange direct avec la nappe pour un rafraîchissement passif. Des volets thermiques d’obturation amélioreront le protection énergétique en hiver. Les résultats seront atteints par un renforcement de l’isolation par l’extérieur. La production d’énergies renouvelables atteindra 47,5 MWh/an grâce à une centrale photovoltaïque. L’excédent de production énergétique pour le bâtiment de plus de 16 000 kWh energie primaire */an.
Trois fonctions pour les fenêtres
Les fenêtres sont conçues comme des « machines » à trois fonctions : protection solaire par store extérieur à lames orientables et relevables, menuiserie extérieure à triple vitrage, volet intérieur isolant offrant la nuit la valeur thermique du mur plein. Les fenêtres s’obturent totalement la nuit grâce à des « bouchons thermiques ». Le jour, elle s’ouvrent à la lumière permettant d’atteindre une proportion de 22 % de surfaces vitrées tout en préservant le confort d’été et en restant strictement dans le cahier des charges.
Lumière par fibre optique
Des fibres optiques diffuseront la lumière naturelle dans les parties communes à partir d’une parabole installée en terrasse, associée à un concentrateur. Un désaxement du noyau central des circulations verticales permettra des usages différenciés de l’espace : bureaux, open-space… tout en optimisant l’éclairage naturel.
L’immeuble sera en interaction avec son environnement. En établissant un lien naturel et fondamental entre les éléments, il décrit un trait continu de la terre vers le ciel, de l’eau vers le soleil. Il utilise l’eau de la nappe phréatique, avec une pompe à chaleur pouvant être by-passée grâce à un échangeur direct en fonction de la période, et il va chercher l’énergie solaire par les capteurs de son toit.
Les murs ne sont plus des parois en dur, ils s’assouplissent, adoptent une peau
telle un papier translucide qui habille le bâtiment à la manière des lanternes
japonaises. La façade sera illuminée par des diodes LED situées sous la peau de
l’immeuble qui s’éclaireront la nuit en fonction de l’énergie accumulée le jour
L’immeuble affichera une volonté d’exemplarité en termes de développement durable. En empathie avec les hommes et leurs activités, s’adaptant en permanence aux changements les plus infimes, le site est pensé pour assurer bien-être, ergonomie et liberté. Open-space ou bureaux fermés : les occupants pourront choisir ce qui leur convient le mieux, sans nuire aux
performances énergétiques. Les utilisateurs seront impliqués dans le fonctionnement: ils relèveront les volets le matin, devront utiliser l’eau sans gaspillage, apprécier ce que représente le fait d’utiliser un ordinateur portable plutôt que fixe, de l’éteindre au lieu de le laisser en veille…
L’immeuble De Bonne Énergie sera ouvert au public accueilli sur une terrasse aménagée en site d’exposition permanente. Cette démarche débutera dès le stade du chantier, à travers des actions de communication et de sensibilisation qui expliqueront le concept et raconteront la future vie du
bâtiment.
http://www.charon-rampillon.com/version2/agence/
http://www.debonne-grenoble.fr/
Chiffres clés
-Surface hors-oeuvre du bâtiment : 1 783 m2
-Surface locative : 1 508 m2
-Surface chauffée : 1 437 m2
-Surcoût total construction par rapport à un immeuble RT 2005 : 525 € HT/m2
-SHON ± 10 % soit la fourchette haute du cahier des charges
-Surface panneaux voltaïques : 420 m2 + 5 m2 pour assurer de façon autonome
la mise en valeur des façades
-Production annuelle d’électricité : 47 500 kWh
-Consommation annuelle d’électricité : 41 300 kWh, soit 28,74 kWh/m2 chauffé
-Gain d’exploitation annuel par rapport à un immeuble RT 2005 : 43 536 € HT
comptabilisés par le propriétaire
-Consommation annuelle d’électricité payée par les locataires : 3 010 € HT + abonnement
Les charges locatives seront similaires à celle d’un immeuble tertiaire classique,
à l’exception de la consommation d’énergie :
– 15 € HT/m2 locatif pour un immeuble RT 2005 selon les bases du cahier des
charges
– 2,5 € HT/m2 locatif pour le bâtiment à énergie positive présenté par PRD