La récession qui a frappé l’économie mondiale pendant deux ans a entrainé une moindre progression de la demande d’hydrocarbures. Mais lal reprise qui est déjà là dans les grandes économies émergentes oblige à prévoir de futures tensions sur les marchés.Tel est le point de vue d’OIivier Appert, Président de l’Institut Français du Pétrole (IFP) exprimé ce jeudi à Lyon lors du panorama annuel présenté par l’IFP lors d’une rencontre régionale dans son centre de Solaize.
Un marché moins tendu
En 2009, la crise a entrainé des chutes de prix du brent et du gaz aux Etats-Unis. Mais la baisse aura été de courte durée car la réunion du G20, les réactions des Etats à la récession, les perspectives de reprise ont fait apparaitre des anticipations de tensions, tempérées en fin d’année par le risquede la dette des états. Les valeurs de références observées depuis 2005 s’établissent à 60/80 dollars hors période de tension, à plus de 80 dollars en période de tension.A court et moyen termes, de 2010 à 2014 le marché pourrait donc être moins tendu que prévu. L’offre pourrait suivre la demande, avec par exemple des livraisons iraniennes supplémentaires d’ici 2017. Les incertitudes du marché pétrolier sont contrebalancées par une offre de gaz naturel liquéfié (GNL, transporté par bateaux, dont moins dépendant de la rigidité des réseau de gazoduc) supérieure à la demande.
Dépendance maintenue
A l’abri d’une tension forte à court terme, les économies occidentales restent fragilisées à long terme pour leur approvisionnement en hydrocarbures. « Le pétrole de la Mer du Nord est en voie d’épuisement, comme le gaz naturel. Certes l’Europe consomme moins, dans le secteur automobile par exemple, mais sa dépendance demeure» explique Olivier Appert. Les approvisionnements russes font peser le risque d’une dépendance vis-à-vis de cette ressource, alors qu’un peu partout les investissements chinois se développent. « Les sept grandes compagnies qui avaient dominé le marché à partir des années vingt, sont supplantées par les compagnies chinoises, ou par des compagnies d’Etat des pays producteurs» explique Olivier Appert.
La solution passe pour le secteur du transport par l’amélioration des rendements et par le développement des moteurs hybrides. Une part des véhicules hybrides passant de 20% à 70% des ventes entre 2020 et 2030 et un doublement de la part des véhicules électriques de 5 à 10% permettraient de réduire de 40% la consommation par véhicule. C’est sur ces pistes, entre autres, que travaillent les chercheurs de l’Institut Français du Pétrole.
