Les conclusions du récent rapport de la Commission d’Orientation des Infrastructures ont déclenché un concert de réactions négatives en Auvergne Rhône-Alpes, ou plutôt une cacophonie révélatrice de l’absence de concertations des agglomérations, des départements et des territoires, en matière d’infrastructures structurantes si on peut dire!
Incroyable, chacun a joué sa partition ! Le Puy de Dôme a haussé le ton en dénonçant l’ajournement sine die du projet de ligne nouvelle Paris Orléans Clermont Lyon. Il a été accompagné par Laurent Wauquiez héraut de la revendication régionale face au centralisme !
Le projet d’autoroute A 45 entre Lyon et Saint-Etienne, a entrainé des points de vue différents et même opposés, des Stéphanois et de la Métropole de Lyon. En effet aucune solution consensuelle n’émerge de la part de métropoles réunies pourtant dans un même Pôle Métropolitain.
L’ajournement du Contournement ferroviaire Nord de Lyon, n’a pas fait réagir le Grand Lyon qui n’a pas davantage réagi à la remise en cause pour longtemps des accès français du Lyon-Turin, lourd de conséquence pour l’agglomération de Lyon qui ne se pense ni alpine, ni rhônalpine.
Pour ces infrastructures, chacun a vu midi à l’horloge de son clocher, souvent sans vue d’ensemble. Et la Région, n’a pas joué son rôle de chef d’orchestre ! La remise en cause des accès français au tunnel de base n’émeut pas plus à Lyon qu’à Saint-Etienne, voire à Clermont-Ferrand.
Devant cette dispersion des réactions, donc des points de vue locaux, l’Etat n’aura évidemment aucune difficulté à imposer un point de vue davantage dicté par Bercy que par une vision d’avenir. Les investissements continueront à se concentrer en Ile de France et en région parisienne. Aucune voix ne s’élève devant la concentration croissante des dépenses dans la région capitale où les 150 kilomètres de métro du Grand Paris couteront au moins quatre fois le prix des accès français.
Il faut dire que la réforme régionale de 2015 a été une forme d’occasion ratée. Elle s’est résumé à un découpage au mieux gérable, au pire douloureux et maladroit, jamais inspiré par une vision de l’aménagement du territoire. La réforme aurait du mobiliser en régions : politiques, entreprises, géographes, économistes, historiens, spécialistes des sciences humaines, de science politique pour réfléchir à une nouvelle identité régionale, aux stratégies à mettre en oeuvre…On a appliqué la réforme sans état d’âme, et sans supplément d’âme…