Le premier ministre a annoncé mardi 9 juillet un nouveau programme d’investissements d’avenir (PIA) doté de 12 milliards d’euros destiné à des projets à l’horizon 2025 et largement consacré, selon lui, à la transition écologique. Ce plan prendra le relais de celui de 35 milliards d’euros lancé par l’ancien gouvernement.
Dans sa communication, le Gouvernement met l’accent sur le fait que la moitié des dépenses envisagées seron engagées pour la ” transition écologique”. Una manière de gommer les effets du limiogeage de Delphine Bath
.
Mais la notion d’écologie est floue puisqu’y entre l’énergie, qui n’est pas en tant que telle ” écologiqu”.
Pour la transition énergétique et écologique : 2,3 milliards sont prévus, dont la moitié ira à l’Ademe + 5 milliards pour le déploiement du compteur électrique intelligent Linky
Mobilité : au total plus de 5 milliards par an pour la modernisation et le développement des infrastructures et services de transports – Exemple : l’intégralité des trains Intercités seront renouvelés entre 2015 et 2025
Enseignement supérieur et Recherche : 3,6 milliards pour créer de nouveaux campus à rayonnement international et mieux les équiper.
Santé : 4,5 milliards investis d’ici à 2022 pour moderniser le réseau hospitalier.
Sur les 12 milliards prévus, 3,6 milliards devraient aller à la recherche et à l’université, 2,3 milliards à la transition énergétique (dans le logement notamment), 1,7 milliard à l’industrie, 1,3 milliard pour l’aéronautique, 600 millions pour l’économie numérique, 400 pour la santé ou encore 1,5 milliard pour les industries de défense. Selon Matignon, ces 12 milliards sur dix ans seront pour partie financés par des cessions d’actifs de l’Etat.
Alors que des voix ne cessent de s’élever dans la majorité pour réclamer moins de rigueur, le gouvernement veut ainsi montrer que la réduction du déficit ne constitue pas le seul horizon. Et, grâce à un programme conditionné à des critères écologiques, amadouer les partenaires Verts de la majorité.
TRAINS INTERCITÉS ET COMPTEURS LINKY
M. Ayrault a aussi annoncé le renouvellement de tous les trains Intercités “entre 2015 et 2025”. L’Etat doit lancer dès cet été une première commande d’“un minimum de 500 millions d’euros pour des trains neufs”, avant une deuxième tranche d’investissements prévue à l’horizon 2018-2019, afin de renouveler les anciens trains Corail.
Cette annonce suit la philosophie du rapport de la commission Mobilité 21, qui redonne la priorité aux trains du quotidien par rapport au modèle du tout TGV. Après ce rapport, Matignon a choisi de maintenir le début des travaux d’une seule ligne à grande vitesse (LGV) avant 2030.
Autre annonce : le lancement d’un appel d’offres pour installer 3 millions de nouveaux compteurs électriques “intelligents” Linky d’ici à 2016. “Tous les logements en seront équipés d’ici 2020”, a même promis M. Ayrault, pour une enveloppe globale de 5 milliards d’euros. Le consommateur n’aura rien à payer, EDF assurant les dépenses, selon Matignon.
Lire le décryptage : “Linky, le nouveau compteur électrique qui crée des tensions”
LES ÉCOLOS SATISFAITS
Le plan de M. Ayrault prévoit officiellement que “50 % des projets concerneront directement ou indirectement” la transition énergétique, c’est-à-dire que “ces investissements seront soumis à un critère d’éco-conditionnalité”, a assuré le premier ministre.
Une affirmation immédiatement critiquée par l’ex-ministre de l’écologie, Delphine Batho, limogée du gouvernement la semaine dernière après avoir qualifié le budget 2014 de “mauvais”.
“Il ne permet malheureusement pas de doter la transition énergétique des moyens nécessaires à sa concrétisation. C’est moins que par le passé. Si l’affichage reprend ma demande que la moitié des investissements soient consacrés à la transition énergétique, la réalité des faits est donc différente”.
Même déception du côté de la Fondation Nicolas-Hulot, qui a elle aussi estimé que les investissements dans le domaine écologique étaient insuffisants. Du côté d’Europe Ecologie-Les Verts, pourtant, plusieurs écologistes ont fait part de leur satisfaction face aux efforts affichés par le gouvernement en faveur de l’écologie.
“A deux reprises aujourd’hui, le premier ministre a pris soin d’affirmer que l’écologie n’est pas une variable d’ajustement, a ditPascal Durand, secrétaire national d’EELV, au Monde. Je préfère entendre ça que le contraire.”