La redécouverte du vélo est l’aspect le plus spectaculaire de la ré-invention des villes. Des villes où on repense la mobilité, la place du corps, l’importance du temps, du plaisir, la place du piéton. Mercredi 17 octobre, un atelier en marge du congrès du Club des Villes Cyclables qui commence le 18 à Lyon a évoqué la révolution du vélo en ville.
Le retour du vélo en ville, favorisé à Lyon par Vélo’v, est spectaculaire. Il accélère les mutations de la mobilité et accompagne une vraie mutation sociale. Depuis quelques années, c’est un séisme doux qui façonne le paysage des déplacements en bousculant espaces et temps.
Normal, car les villes ont atteint leurs limites. Impossible d’apporter plus de voitures, plus de parkings, plus de goudron. Alors, tout se réaménage. On réaménage le temps. Thérèse Rabatel, vice-présidente du Grand Lyon en Charge de l’Espace des Temps, et Lucie Verchère-Tortel, chargée de mission de l’Espace des Temps, ont déjà impulsé des actions pour permettre à des habitants, des femmes souvent, de perdre moins de temps. ” En améliorant les horaires, en les décalant, on a évité de créer des infrastructures. On a évité des bouchons autour du nouveau lycée de Neuville sur Saône“.
Une nouvelle vision de la mobilité
Mais les changements sont aussi des changements dans la vision de la mobilité. Georges Amar, directeur de la prospective à la RATP, explique qu’on est en train d’entrer dans une nouvelle conception. ” Il y a une croissance continue de la mobilité qui n’est pas soutenable. L’innovation est un impératif, et on a besoin d’une nouvelle conception de la mobilité“. Pour Georges Amar, on passe du transport de personnes, où ces dernières sont passives, à la mobilité où l’individu est acteur. La mobilité suppose un nouveau rapport au corps, la mobilité crée des liens. La mobilité, c’est de la reliance. Et les lieux de la mobilité, gares, stations de métro, ne sont pas des lieux morts, mais eux-mêmes des lieux de rencontres, des lieux de vie.
Et c’est dans cet environnement que les modes doux prennent leur place, une place où les instruments, bus, train, métro, tram, vélos, sont les périphériques d’un énorme système d’information. ” Vélo’v n’est pas un vélo” rappelle Georges Amar, qui souligne que Vélo’v est un élément d’un système intelligent, un élément d’un système d’information, où l’élément le plus important, c’est la station.
Redécouvrir la marche
Dans cette ville réinventée, le vélo rapide, efficace, synonyme de liberté est un rouage très riches de possibilités. Vélo’v est un vrai moyen de ” transport public individuel” . Mais le phénomène Velo’v ne doit pas générer avec beaucoup d’effets positifs, quelques effets pervers. Vélo’v a permis de développer l’usage du vélo à Lyon, mais Velo’v n’est pas tout le vélo, loin de là. Les utilisateurs de vélo doivent aussi bénéficier d’infrastructures pour attacher en toute sécurité leur engin. La voirie, adaptée pour le vélo, ne doit pas être transformée en terrain dangereux pour des personnes à mobilité réduire, pour des personnes non-voyantes.
Le retour du vélo, ne doit pas non plus retarder le retour du piéton. ” On a redécouvert le vélo, expique Georges Amar, maintenant on va redécouvrir la marche“.
