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La France à deux vitesses

Il y a plus de deux siècles, la France s’était dotée d’une vision très unitaire et égalitaire de son territoire. Dans une France de petites villes, de campagnes très peuplées, de bourgs vivants, l’égalité de droit répondait à une réalité sur le terrain. Des inégalités de fait demeuraient, mais l’organisation du territoire incarnait cette égalité en droit et une certaine unité nationale horizontale.

La réforme territoriale actuelle, assez improvisée, a cassé ce qu’avait proposé le précédent président de la République, consacre et creuse l’inégalité des territoires.

Paris hors sol

Paris et l’Ile de France, avec leur excès de problèmes, de richesses et de solutions,  apparaissent de plus en plus hors sol. On n’entend plus parler de déconcentration, d’aménagement du territoire, d’équilibre.

Le déséquilibre et ses coûts, en matière d’immobilier, sont acceptés avec fatalisme. Sans parler des coûts sociaux, sans parler des coûts énergétiques, en terme de conditions de vie quotidiennes.

Plus rien n’est dit de maitrisé sur les grandes villes, dont les plus importantes ont le statut disputé et prestigieux de métropole. Les métropoles voudront s’occuper de quasiment tout,  et dans les faits, le feront . Elles voudront parfois s’imposer face aux régions, sans s’occuper des effets néfastes de leur développement narcissique au delà de leurs frontières. Ce sera le cas de la Métropole lyonnaise, qui ne sera évidemment pas compétente pour gérer les effets de son développement dans sa vraie sphère d’influence. Le concept qui prévaut à Lyon, est celui du château de sable. Plus le château de sable est haut, plus on y déverse de sable, plus grains de sable s’écoulent loin sur la base…

On l’a déjà dit ici, des communes à 15 kilomètres du centre de Lyon seront extérieures à la métropole. L’enjeu à court terme est l’élargissement des limites de la Métropole, dans la cadre d’un processus d’adhésion clair, qui ne doit faire l’objet d’aucun marchandage politique. L’élargissement ne doit pas être recherché ou repoussé en fonction des majorités politiques à préserver. Il doit être imposé au nom de l’intérêt supérieur.

Les campagnes livrées à elles-mêmes

 

Cette évolution livre à elles-mêmes les petites villes, les bourgs, les campagnes. Les plus proches des métropoles récupèreront les certains effets du développement de ces dernières.

Les plus éloignées , dans des no man’s land de la prospérité, confrontées aux difficultés de l’agriculture et de l’élevage, du déclin de l’industrie, à la peine pour assurer un cadre de vie de qualité,  risquent de perdre en attractivité.

Les zones de montagnes, les vallées lointaines, ne seront plus qu’un désert français, réserves de terriens au service de l’entretien de l’espace pour des citadins fuyant, de quelques jours à quelques mois par an, l’enfer des villes.

Il y aura des riches connectés aux courants mondiaux, des pauvres attachés  à la glèbe. L’inégalité de fait, incorrigible, aura été inscrite dans les textes, plus de deux siècles après la révolution.

michel.deprost@enviscope.com

 

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