En matière de transition énergétique, la seule usine à gaz qui fonctionne est celle qui crée dangereusement des comités, conférences et débats. Débats orientés aux niveaux national et régionaux, sur représentation d’ONG sans base militante, travaux de synthèse orientés: la machine a accru les travers français d’une absence de vrai débat et d’une absence de décisions rapides.
Cette machine dysfonctionnante, a largement donné la parole à des personnes non élues sensées représenter autrement le pays, mais sens que les experts, souvent considérés comme suspects, aient voix au chapitre.
Une loi tardive
La Loi cadre sur l’énergie sera votée plus d’un an et demi après l’arrivée au pouvoir d’une majorité qu’on aurait pu penser prête à agir. Elle arrivera tard alors qu’on explique qu’il y a urgence.
Il faut dire que les débats et conférence ont pris du temps, pour préparer le travail des parlementaires, qui voteront deux ans et demi après avoir été élus en mai 2012 !
Une atteinte aux institutions
Ce fonctionnement est onéreux, générateur d’innombrables déplacements et réunions. Il porte surtout sérieusement atteinte aux institutions. La France dispose d’un Parlement où siègent plus de 1 000 parlementaires ! Ces parlementaires sont organisés en commissions, groupes de spécialistes, et disposent d’un Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et Technologiques, le très sérieux OPECST.
Les deux assemblées ont travaillé sur ces dossiers de l’énergie en publiant de gros rapports intéressants. Certains parlementaires, de tous bords, sont de réels spécialistes, sur les plans économiques, technologiques, politiques et il faut leur rendre hommage. Il faut évidemment les écouter.
Des consultations sous la houlette du Parlement
Les parlementaires sont censés être à l’écoute de la Nation. C’est le sens de l’enracinement local permis par le scrutin de circonscription qui n’impose en rien un mandat local forcément étroit. Les membres du Parlement peuvent organiser des commissions aptes à faire le tour de France, organiser des déplacements à l’étranger, organiser des auditions.
On peut aussi imaginer des consultations, des débats publics, organisés sous la houlette du Parlement. Cette procédure permettrait de renforcer la légitimité d’élus auxquels on reproche parfois à juste titre leur manque d’assiduité.
Car il faut le rappeler une bonne partie des parlementaires ne consacre qu’un mi-temps à un mandat pour lequel il reçoivent de généreuses indemnités sensées rémunérer un plein temps. ( pour connaitre l’activité des députés, il faut aller sur le site Nos députés.
La France dispose des outils pour faire rapidement de bonnes lois. Compliquer les procédures, brouiller les cartes, ne pas décider, ne pas agir, ne pas affronter les réalirés en noyant le poisson dans le marais des rapports et des commissions, c’est s’éloigner les citoyens de la République et le pousser vers lex extrêmes.
En matière d’environnement, d’énergie, de développement durable, il faut veiller au fonctionnement sobre des institutions.