L’action érosive du glacier du Rhône lors de la dernière période glaciaire est la cause de la formation Lac Léman, mais c’est l’explication de son exceptionnelle profondeur puisque celle-ci dépasse les 300 mètres
L’Université de Genève (UNIGE) a acquis un nouveau sondeur multifaisceaux qui permet de cartographier les fonds lacustres avec une très grande précision jusqu’à 500 mètres de profondeur.
A bord d’un navire, une équipe des Sections des sciences de la Terre et de l’environnement et de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UNIGE a réalisé une campagne de tests et de mesures. Ces mesures ont permis d’enregistrer avec exactitude la plus grande profondeur du lac.
La mesure de référence réalisée en 1888 par Jakob Hörnlimann et André Delebecque avait donné une profondeur maximale de 309.85 mètres. En 2012, celle-ci n’est plus que de… 308.99 mètres. Le Léman a donc perdu 86 centimètres en quelque 125 ans. L’explication est la suivante: le fond du lac se remplit en permanence des sédiments que charrient tous ses affluents, majoritairement venant du Rhône.
Le fleuve a créé à son embouchure un delta sédimentaire sous lacustre d’une taille considérable dans lequel ses courants, changeants, ont creusé des canyons. La canyon actif mesure 12.5 kilomètres de long. C’est la longueur qu’ont mesurée Stéphanie Girardclos et son équipe lors de leur campagne de calibration du sondeur multifaisceaux. Une longueur qui excède de 2.5 kilomètres les mesures effectuées jusqu’ici.
L’acquisition de cet appareil a été rendue possible grâce au concours de l’Institut de recherche de l’eau du domaine des Ecoles polytechniques fédérales (EAWAG), de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), ainsi que du Fonds national de la recherche scientifique (FNS).