Claude André Lacose, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire a remis ce mardi le rapport de l’Autorité sur les évaluations complémentaires de sûreté demandées aux exploitants d’installations nucléaires. Aucune centrale nucléaire ne doit être fermée à court terme en France, mais l’ASN annonce un programme d’actions qui serton imposées aux exploitants.
L’ASN imposera la mise en place d’un « noyau dur » de dispositions matérielles et organisationnelles permettant de maîtriser les fonctions fondamentales de sûreté dans des situations extrêmes, pour toutes les installations concernées par le rapport Evéluation complémentaires de Sûreté. Les exploitants devront proposer avant le 30 juin 2012 le contenu et les spécifications du « noyau dur » propre à chaque installation.
L’Autorité imposera la mise en place à partir de 2012 de la « force d’action rapide nucléaire (FARN) » proposée par EDF, dispositif national d’urgence rassemblant des équipes spécialisées et des équipements permettant d’intervenir en moins de 24 heures sur un site accidenté.
Eviter le risque de dénoyage
L’ASN imposera la mise en place de dispositions renforcées visant à réduire les risques de « dénoyage » du combustible dans les piscines d’entreposage des différentes installations. A Fukushima, le défaut d’alimentation en eau de réacteurs avait entrainé une élévation de la température, suite à l’impossibilité d’évacuer la chaleur faute de circulation dans les circuits primaires.
L’ASN imposera des études de faisabilité de dispositifs supplémentaires de protection des eaux souterraines et superficielles en cas d’accident grave dans les centrales nucléaires ou les installations de La Hague. Au Japon aussi les eaux souterraines avaient été contaminées
par des infiltrations provoquées par les eaux radioactives résultant du refroidissement des réacteurs.
L’ASN n’oublie pas la dimension organisationnelle et humaine des questions de sûreté. Elle annonce vouloir veiller “au renouvellement des effectifs et des compétences des exploitants”. En particulier, l’ASN considère “que la surveillance des sous-traitants intervenant dans les installations nucléaires ne doit pas être déléguée par l’exploitant quand elle concerne des interventions importantes pour la sûreté.“