Le premier Chacal doré, une espèce très implantée en Europe centrale et orientale, a été identifié dans le Chablais.

Ce sont des chasseurs qui ont réalisé le premier cliché en noir et blanc d’un Chacal doré dans le massif du Chablais, au nord de la Haute Savoie. Puis un cliché en couleurs a été pris par Christophe Gilles, salarié de la FRAPNA de Haute Savoie le 7 mars dernier. L’animal photographié a été comparé à un renard passé au même endroit, aussi surpris par l’objectif, il a été mesuré par rapport au tronc d’arbre sur lequel s’appuie. Aucun doute, c’est bien un Chacal doré qui a été identifié dans un secteur tenu secret.
Le Chacal Doré explique Christophe Gilles, est originaire d’Europe centrale, de Roumanie, de Bulgarie, de Croatie où les populations se portent bien. Peu exigeant le Chacal s’adapte un peu partout, mais la modification de modes de culture, a pu pousser l’espèce à coloniser de nouveaux territoires vers l’Ouest. Le Chacal doré est déjà présent dans le Nord de l’Italie, en Suisse dans le Valais. Il pouvait être présent dans les Alpes, il y est.
” Chacal doré, loup, renard, les trois espèces européennes de canidés sont aujourd’hui présentes en France.” se réjouit Christophe Gilles. Le Chacal d’Europe est un lointain cousin de chacals d’autres continents. Il n’est pas sans points communs avec le Coyote d’Amérique du Nord. Comme eux il trouve sa place entre le plus grand des canidés, le loup, et le renard.
Comme ce dernier, il est très adaptable, vit dans des territoires variés, d’un régime alimentaire sans monotonie. L’animal n’est pas difficile. Prédateur, il se régale de petits rongeurs, mais peut aussi faire son menu d’une carcasse ou même de végétaux. Entre renard et loup par la taille, ce n’est pas un prédateur susceptible de s’en prendre à des troupeaux. Les ravages éventuellement imputés au Chacal doré sont très rares.
Pour l’instant l’espèce s’installe sans bruit, discrètement dans des lieux confidentiels pour ne pas aviver l’intérêt de prédateurs humains. Inconnu chez nous le chacal doré qui prospère aussi autour de la Baltique, n’a jamais été signalé par les naturalistes dans nos milieux. Il est sinon sans papier, du moins sans statut. ” Il n’est ni nuisible, ni protégé ni chassable explique Christophe Gilles , mais il faudra bien lui trouver une place dans la liste des espèces et le classer au moins pour le protéger.” Une procédure qui demande encore des études et du temps.