Dans le mouvement de mondialisation de l’industrie chimique les grands groupes européens investissent dans les régions du monde en développement, Amérique du Nord et Amérique du Sud, Asie. Ce mouvement de fait dans l’autre sens avec des groupes asiatiques qui viennent investir en Europe pour conquérir des marchés sur lesquels ils veulent valoriser leur avance technologique.
C’est ce qu’a fait le japonais TORAY, dont tout l’état major était mardi 4 mai à Saint Maurice de Beynost ( Ain) pour l’inauguration d’une unité de production de films alimentaires issue d’un investissement de 70 millions d’euros. Sadayuki SAKAKIBARA, pdg du groupe, et NOBUO SUZUI, président mondial, de la division films étaient présents, aux côtés des dirigeants de Toray Films Europe, Osamu INOUE, président et Armand ALEMANN , directeur général.
L’usine de Saint Maurice de Beynost, sur un site créé en 1929, a été rachetée par TORAY en 1996 au groupe Rhône Poulenc. Le groupe japonais a investi 150 millions d’euros pour moderniser ou créer des unités de production.
Délocalisation en République tchèque
En 2006, le groupe envisage de construire pour l’Europe, une unité de production de films alimentaire en polypropylène métallisés. L’entreprise envisage à ce moment là une installation en Europe de l’Est. Des responsables de l’ADERLY (Association pour le développement Economique de la région Lyonnaise) alertent les élus sur le risque de délocalisation. Les élus se mobilisent. Gérard Colomb explique comment il a mis dans la balance l’intérêt de l’agglomération pour le développement de la chimie. Des chercheurs bougent aussi, comme Jean Marie basset, directeur de recherche à CPE Lyon, membre de l’Académie des Sciences qui mobilisent les milieux universitaires et scientifiques. Le pôle AXELERA met en avant la dynamique d’innovation en faveur de la chimie future.
Les dirigeants japonais ont reconnu que plusieurs points ont fait pencher la balance en faveur de Saint Maurice de Beynost : les compétences des personnels, l’appui des collectivités, l’environnement scientifique, mais aussi le cout de l’énergie électrique.
« Le prix de l’énergie peut être déterminant pour des entreprises chimiques » explique un représentant de ce secteur en Rhône-Alpes. L’énergie, l’électricité, entrent parfois à hauteur de 10,15 ou20% dans le coût des produits. L’énergie électrique disponible en Rhône-Alpes, en grande partie nucléaire, est un facteur de compétitivité, même si la qualité de l’électricité fournie est un autre critère déterminant. L’industrie chimique en Rhône-Alpes dispose d’une ressource compétitive et sûre par rapport à l’offre d’autres pays européens.
Aucun accident
Les travaux de la nouvelle unité eux-mêmes ont duré 16 mois et les délais ont été parfaitement respectés. Des spécialistes japonais et américains du groupe ont participé à la réalisation. Aucun accident n’a été enregistré sur le chantier. Les quelque 20 000 tonnes de films qui pourraient sortie chaque année de l’usine (sa capacité) ont reçu le score 945/1000 de l’American Institute of Baking ( organisation qui fait référence en matière d’hygiène et de sécurité » alimentaire. Le bilan de l’opération soutenue aussi par l’Etat et par les collectivités territoriales de l’Ain (Département, communauté de Commune de Miribel du Plateau, est aussi positif sur, le plan social/ Les 460 emplois initiaux ont été maintenus et 80 emplois ont été créés.
michel.deprost@enviscope.com