Premier à gauche sur la photo, Serge Revel, M. Environnement du Département de l’Isère, écoute les explications des spécialistes du compostage (Enviscope)
Au pied de la résidence Doyen Gosse, à La Tronche, commune de l’agglomération grenobloise, Bertrand Spindler nous accueille. Il est référent compostage de son immeuble, enjoué, il nous explique « au début j’étais réticent, les odeurs, mais nous sommes à côté de l’usine d’incinération, alors si on peut en bruler un peu moins ». Il montre également comment mélanger les déchets que chaque habitant apporte dans le “bio-seau” qu’on lui a remis, avec le « broyat » de matière sèche. « Et puis un coup de fourche par semaine et ça suffit ».
Aujourd’hui une trentaine de familles de l’immeuble se sont prêtées au jeu. En moyenne, ce sont 30% des ménages qui participent, mais ça marche mieux dans les petits immeubles où les gens se connaissent.
50 kilos de déchets ménagers par habitant et par an
L’objectif national est de composter 7% de nos déchets ménagers dans les 5 ans. Un tiers de ce que contient notre poubelle est compostable. La matière organique de ces déchets ménagers se dégrade en quelques mois et forme un excellent compost. « C’est dommage d’envoyer nos déchets à 20 km, alors qu’on peut les utiliser là » explique Christian Nanchen, formateur au Conseil général de l’Isère. C’est lui qui suit tous les référents composteurs.
Ademe et collectivités territoriales en soutien
Christian fait partie de cette organisation, qui avec le soutien de l’Ademe, s’est mise en place depuis quelques années, avec le concours des collectivités territoriales, telles que Chambéry Métropole, une des premières à avoir franchi le pas du compostage partagé. D’ailleurs l’agglomération s’est engagée dans une convention de 4 ans avec l’association Compost’Action pour développer le nombre de sites de compostage partagé : déjà 27 auxquels se rajouteront prochainement 15 autres.
Une dynamique, mais encore du travail
Lui emboitant le pas, Grenoble Alpes Métropole s’est lancée également depuis 2008. Aujourd’hui on compte 45 sites de compostage partagé sur l’agglomération, ce qui permet chaque année à la Métro de détourner plus de 70 tonnes de la collecte traditionnelle. Elle dispense gratuitement des formations, dont la prochaine aura lieu le 13 avril dans ses locaux.
Pour Serge Revel, vice-président du Conseil général de l’Isère en charge de l’Environnement, tout ceci est une très bonne chose, « même si le problème c’est de faire durer la dynamique, rien n’est acquis, il faut être présent en permanence » confie-t-il.
Nous sommes en effet encore loin de ce que font nos voisins Suisses ou Belges, qui en sont à 2 à 3000 sites de compostage partagé dans leurs grandes agglomérations.
Pour en savoir plus :
Sur le compostage partagé et les journées portes ouvertes des 5 et 6 avril
Le compostage, qu’est-ce que c’est ?
Le compostage est une décomposition naturelle des déchets organiques par des microorganismes présents dans le sol (bactéries, champignons, acariens, vers,…) en présence d’eau et d’air. Au bout de 8 à 12 mois, on obtient un produit organique comparable à du terreau, utile pour le jardinage, appelé compost.
Le compostage permet ainsi de fabriquer et d’utiliser un compost naturel pour offrir à ses cultures (jardinières, potager, plates-bandes, …) un sol meuble, enrichi, fertile, plus vivant, et ainsi d’économiser l’achat de terreau.
Les déchets de jardin (tontes de gazon, feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes, …) et un grand nombre de déchets de cuisine (épluchures, restes de repas, marc de café, fruits et légumes abîmés, filtres en papier, sachets de thé et de tisane, …) sont détournés des poubelles pour rejoindre le cycle naturel de la décomposition fertile.
