La mondialisation rend-elle fou? Tel est le point de départ des échanges du Congrès des 5 continents qui réunira à Lyon du 19 au 22 octobre, des spécialistes de la santé mentale, psychiatres, médecins, travailleurs sociaux et sanitaires, associations,organisations non gouvernementales.
Les sociétés humaines sont soumises depuis la globalisation à des changements accélérés dans tous les domaines: économie, social, technologie, culture, relations entre individus. La mondialisation, si elle a des aspects positifs ( ouverture, circulation des idées, des cultures, amélioration du niveau de vie de centaines de millions de personnes) a aussi des aspects négatifs. Les changements accélérés accentuent la précarité des individus soumis à des presssions de plus en plus fortes, au niveau des plus pauvres, mais aussi dans de nombreuses couches des sociétés.
La globallisation des mécanismes économiques, en particulier financiers, éloigne l’individu, les organisations collectives, les Etats, de la maitrise des situations. La toute puissance de l’économie, de la finance, du marché, réduisent l’individu à un rôle de consommateur, sans prendre en compte ses besoins réels. “ L’hypothèse du Congrès des Cinq continents est que cette idéologie marchande a des effets psychosociaux péjoratifs, qu’il convient de répertorier et d’évaluer en terme de santé mentale” expliquent dans un texte de présentation Michel-Henry BOUCHET, professeur de finance, responsable de la chaire de Global Finance au CERAM ( Sophia Antipolis) , et Jean FURTOS, psychiatre, spécialiste de la souffrance psychique en lien avec l’exclusion sociale.
La mondialisation des marchés et des technologies, non maitrisée, génère des phénomènes d’une ampleur sans précédent, comme la cybercriminalité. L’instabilité provoquée par les fonctionnements économiques, fait éclater les communautés, rend les personnes moins solidaires, réduit la confiance entre individus.Les technologies de l’information elles-mêmes, même dans une optique de village global, ne génère qu’une ” empathie abstraite” , et non une solidarité active et efficace. Jean Furtos évoque même des pathologies de l’immédiateté.
Alain Bonmartin, président de l’Université Claude Bernard Lyon 1 ( université sciences et santé) a expliqué lors de la conférence de presse de présentation l’intérêt pour des interrogations qui rejoignent les valeurs de l’Université. Sylvie Guillaume, Députée européenne ( socialiste) soutient aussi la rencontre. Les fous , sont peut-être, estime-t-elle, ceux qui ne maitrisent pas la finance et provoquent les dérèglements du monde.