La recherche du « bon état écologique » des écosystèmes aquatiques est l’objectif le plus important de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et de la nouvelle Directive Cadre « Stratégie pour le Milieu Marin ». De nombreux travaux récents ont démontré qu’il faut prendre en compte les organismes microscopiques pour décrire ces écosystèmes.
Des chercheurs du Laboratoire Microorganismes : Génome et Environnement (LMGE,CNRS/Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand 2) et du Laboratoire Littoral Environnement etSociétés (LIENSs, CNRS/Université de La Rochelle) ont démontré cela dans des travaux publiés en ligne dans la revue PLoS ONE.
L’équipe dirigée par Télesphore Sime-Ngando (LMGE) a étudié le lac Pavin (Auvergne) lors du développement phytoplanctonique printanier. Les chercheurs ont étudié le rôle des spores de champignons fixés aux cellules de phytoplancton. Une fraction significative du carbone des cellules phytoplanctoniques de grande taille, notamment les « diatomées » qui ne peuvent être consommées par le zooplancton, est retenue et recyclée dans la colonne d’eau grâce à l’action des parasites fongiques.
L’activité de ces parasites accroît considérablement le nombre, la longueur, l’efficacité et la spécialisation des voies de cheminement de la matière et de l’énergie dans les réseaux trophiques. Les propriétés liées à l’action de ces parasites montrent un renforcement de la stabilité et de la capacité de résilience de l’écosystème. Il est donc essentiel de prendre en compte le monde des parasites dans l’étude du fonctionnement des écosystèmes, aujourd’hui confrontés à l’accroissement de la pression des sociétés humaines et des effets du changement climatique.