Elles et ils sont presque invisibles. Ils viennent quand les autres sont partis. Elles arrivent le soir, tôt le matin, le samedi et le dimanche, quand les machines sont arrêtées, les bureaux silencieux, les couloirs vides et les corbeilles à papiers pleines, les tables sales, les toilettes dans l’état où vous les avez laissées, les vitres moins brillantes, les sols fatigués. Quand notre environnement est moins propre, carrément sale, désagréable, voire glissant, dangereux, malsain.
Elles et ils, ce sont les quelques 400 000 travailleuses et travailleurs du secteur de la propreté. Un secteur qui se développe au rythme effréné où notre société à fois souille et traque la saleté.
Ce mardi, le syndicat CGT des Ports et Docks, qui réunit une partie de ces salariés. La première revendication, pour le syndicat, c’est l’octroi d’un treizième mois. ” Les cadres, la maitrise, les administratifs perçoivent le treizième mois, pas les autres salariés” explique Pierre-Jean Serrières, du Syndicat des ports et docks, qui réunit aussi les entreprise de la propreté.
Des amplitudes horaires très larges
Les conditions de travail sont souvent éprouvantes, avec du travail de nuit, du travail en fin de semaine. Le cadre juridique est aussi fragile. « Beaucoup de travailleurs sont en situation précaire. Le secteur, compte beaucoup de femmes, de femmes isolées, de personnes étrangères“. souligne Pierre-Jean Serrières.
Les conditions de travail sont rendues plus pénibles par la pression qu’exercent les entreprises, elles-mêmes condamnées à répondre à des appels d’offre où les prix sont souvent comprimés, les rendements accrus. Des grands groupes et des pme respectent la réglementation, mais nombreuses sont les entreprises qui enfreignent la loi ou la règlementation sociale.
Hygiène et sécurité
Les conditions d’hygiène et de sécurité sont aussi parfois en cause. Les travailleurs de la propreté interviennent dans le secteur du nucléaire, en zone contaminée. Mais des salariés interviennent au quotidien dans des usines, des bureaux, des commerces, des hôtes à un rythme parfois difficile à suivre. « Dans le secteur hôtelier, le marché comprend le ménage d’un certain nombre de chambres en un certain nombre d’heures, mais il est parfois impossible de respecter le planning, car les chambres sont occupées, des salariés font alors des heures supplémentaires » explique Pierre-Jean Serrières.
Les salariés de la propreté sont aussi au contact de produits d’entretien qui peuvent être à l’origine de problèmes de santé. « Certains produits présentés comme écologiques ne sont pas forcément efficaces et des salariés sont obligés d’apporter eux-mêmes des produits ».
Le nettoyage entraine aussi des maladies professions, avec les troubles musculo-squelettiques, générés par des gestes répétés à longueur de journée, à longueur d’année. Tout cela vaut bien un treizième mois.
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