Comment l’université conçoit-elle son rôle vis-à-vis des étudiants?
Le nombre d’étudiants à Lyon 1 est passé de 18 000 en 1971 à 36 000 aujourd’hui. Le monde universitaire reste divisé entre les partisans d’une Université qui délivre des savoirs et les partisans d’une université qui prépare à l’insertion professionnelle. Lyon 1 a choisi et accorde une importance particulière à la professionnalisation. Soixante quinze pour cent de nos étudiants suivent des filières professionnalisantes permettant de préparer un diplôme donnant vraiment accès au marché du travail, et 60% suivent des filières sélectives. Même si l’Université ne peut sélectionner à l’entrée, sauf pour les IUT, nos étudiants sont sélectionnés en cours de cursus, par exemple à la fin de la première année en santé.
Comment la démographie étudiante va-t-elle évoluer ?
La population étudiante va augmenter. L’objectif est d’admettre dans l’enseignement supérieur la moitié d’une classe d’âge, contre aujourd’hui environ 35 pour cent. Mais il faut savoir si l’on veut davantage d’étudiants, davantage de diplômés, ou davantage de jeunes qui trouvent un emploi.
L’Université ne peut pas pratiquer la sélection, et reste ouverte à tout bachelier. Cependant, il n’est pas réaliste d’inscrire par exemple en première année de médecine où la sélection est très difficile, des bacheliers professionnels. Il faut orienter ces étudiants vers d’autres filières ou leur permettre de suivre des formations de mise à niveau.
Comment peuvent évoluer des dossiers comme les droits d’inscription ou l’adaptation des formations ?
Le dossier de l’évolution des droits d’inscription est un dossier sensible, mais il ne serait pas injuste que le montant des droits d’inscriptions dépende des revenus. On peut aussi se demander si la meilleure manière de mettre en place de nouvelles formations ne doit pas passer par une évaluation à postériori, en fonction des formations qui donnent des résultats, plutôt que par une habilitation à priori.
Pourquoi l’université n’a-t-elle pas demandé à devenir propriétaire de ses installations?
L’Université a demandé l’autonomie budgétaire, mais n’a pas demandé à devenir propriétaires des locaux. Elle est installée sur 14 sites pour une surface bâtie de 443 000 mètres carrés. Les incertitudes ou les risques étaient trop grands. En raison de l’état d’une partie du parc , l’Université aurait été contrainte d’assurer la mise en sécurité, d’assurer les locaux, de prendre le risque de l’évolution de la fiscalité. Mais le parc immobilier s’améliore. Des travaux récents ont concerné le site Rockefeller pour lequel l’Université a bénéficié de 40 millions d’euros environ dans le cadre du Contrat de plan Etat région. Mais c’est le plan campus qui dans les années qui viennent va permettre de moderniser et de réhabiliter les locaux.
Quels sont les moyens de l’Université ?
Lyon 1 gère un budget d’environ 400 millions d’euros dont 223 millions d’euros pour les salaires, un budget délégué par l’Etat. La recherche représente un budget de 80 millions d’euros en comprenant les salaires. Il faut signaler que la filiale de valorisation de l’Université Ezus, a réalisé un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Et la Fondation partenariale de Lyon 1, la première créée par une université en France a déjà collecté près de 5 millions d’euros en deux ans.