Alors que les opposants à la régulation du loup ont manifesté ce samedi à Lyon. Les quotas de loups à prélever étant presqu’atteints, le préfet de Région Rhône-Alpes en charge du plan loup demande aux préfets la suspension des arrêtés.
Pour la campagne 2015-2016, dans le cadre du Plan Loup et après avis favorable du Conseil national de la protection de la Nature, le nombre de loups pouvant être détruits avait été fixé à 36. Le plan avait été appliqué sans délai, les arrêtés préfectoraux autorisant les tirs dans les conditions prévues par la loi. Le nombre des tirs et le nom des animaux tués avaient entrainé des réactions régulières des défenseurs inconditionnels du canidé. A la mi-décembre 2015, 34 loups ont déjà été abattus.
Devant ces résultats, le préfet coordonnateur du plan loup, le préfet de Auvergne-Rhône-Alpes a demandé à tous les préfets concernés d’abroger les autorisations de tous les tirs de prélèvement. Pour permettre la défense des troupeaux, le préfet a demandé que soit étudiée la possibilité d’augmenter, sans que cela puisse excéder 6, le nombre de loups susceptibles d’être détruits dans le cadre de tirs de défense.
Quarante cinq zones de présence permanente
Depuis le retour du loup en France au début des années 90, l’administration rappelle que l’Etat veille à protéger cet animal en tant qu’espèce protégée , en respectant la directive européenne du 21 mai 1992. Le but est de concilier la présence de l’espèce et les activités humaines.
Entre 2010 et 2015, l’administration rappelle que l’effectif estimé de loups est passé de 154 à 282 avec des indices de présence relevés dans 35 départements. A l’issue du suivi estival 2015, trois nouvelles zones de présence permanente du loup ont été identifiées portant désormais le nombre de ces zones à 45.
Entre 2010 et 2015, les dommages causés aux troupeaux domestiques ont augmenté plus rapidement que la population estimée qui a à peine doublé.Les dommages ont plus que doublé. En 2015, 2 401 constats d’attaques ayant fait 8 808 victimes parmi les troupeaux ont conduit à indemniser les éleveurs pour un montant de 2,77 M€.
Une certaine stabilité a été constatée entre 2014 et 2015 : moins d’attaques en Ardèche, dans la Meuse et dans le Var. Les attaques augmentent dans les Alpes-Maritimes et dans les Alpes-de-Haute-Provence.
L’action de l’Etat comporte deux volets. Il accompagne les éleveurs pour qu’ils se dotent de moyens de protection (chiens patou, clôtures…) appropriés. Quatre cents nouveaux dossiers ont été traités en 2015 et depuis le début de cette politique, 2 110 contrats ont été passé représentant un effort budgétaire de 18,6 M€ par an.
L’Etat conduit une politique de régulation en fixant, de manière restrictive, les conditions et les limites dans lesquelles les préfets peuvent accorder des dérogations à l’interdiction de destruction des loups, qu’il s’agisse de tirs de défense ou de tirs de prélèvement.