La société Mafelec (Chimilin) avait signalé qu’un client américain lui avait fait part de rayonnements émis par des boutons d’ascenseurs assemblés dans ses ateliers. L’ASN avait mené une inspection sur le site de Mafelec le 8 octobre et l’IRSN ( Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) avait effectué des mesures pour préciser les niveaux d’exposition. L’incident avait été classé provisoirement au niveau 1 de l’échelle INES.
L’ASN a décidé de reclasser l’événement au niveau 2 sur l’échelle INES en raison de l’exposition de plus de dix personnes à des doses dépassant la limite réglementaire d’exposition du public au sein de la société Mafelec. L’Autorité a annoncé qu’elle transmettait au procureur de la République un procès-verbal à l’encontre de Mafelec pour plusieurs infractions notamment au code de la santé publique. L’ASN a par ailleurs pris des contacts pour évaluer les ramifications internationales de cet incident.
L’inspection de l’ASN a permis d’établir que des colis de matières contaminées au cobalt 60 sont arrivés à Chimilin à partir du 21 août. La reconstitution des doses susceptibles d’être reçues sur les différents postes de travail a permis d’établir, que parmi la trentaine de personnes exposées, une vingtaine de travailleurs ont été exposés à des doses allant de 1 mSv (milli-Sievert) à 3 mSv environ, la valeur limite d’exposition étant fixée par la réglementation à 1 mSv/an pour le public et les travailleurs du secteur non nucléaire.
Détection non signalée
Une inspection de l’ASN réalisée le 10 octobre à l’aéroport de Roissy a déterminé que le colis arrivant en France avait fait l’objet d’une détection de radioactivité le 17 septembre. Cependant le déclenchement du portique de détection n’a pas été signalé aux autorités. Le colis a ensuite été acheminé aux Etats-Unis où il a été détecté dès sont arrivée. second colis de boutons d’ascenseur contaminés au cobalt 60 en provenance de Mafelec était présent sur la zone de fret le jour de l’inspection. Les inspecteurs ont fait isoler le colis. Sur les 400 colis de ce type expédiés annuellement aux Etats Unis et systématiquement contrôlés, seuls les deux colis précédemment mentionnés présentaient des anomalies au contrôle de radioactivité, ce qui confirme l’hypothèse d’une contamination ponctuelle des produits métalliques en provenance d’Inde.