Le traitement du sodium à Creys-Malville représente le plus important chantier de démantèlement mené à ce jour dans le monde.
Les techniques ont été mises au point pour la vidange d’un réacteur fonctionnant au sodium en Ecosse, qui a fait l’objet d’opération de démantèlement. Mais les opérations réalisées à Creys Malville ont une autre ampleur.
Les modes opératoires choisis ne sont pas les mêmes. Ainsi, le sodium du réacteur écossais était rejeté dans le milieu marin.
Le sodium vidangé à Creys Malville est transformé en soude utilisée pour l’eau qui sert à faire du béton de blocs entreposé sur le site.
La technologie de gestion du sodium est intéressant au moment du démantèlement mais évidemment pour l’exploitation des réacteurs. ” L’expérience de Creys Malville est utile pour le démantèlement, mais aussi pour la conception de futurs réacteurs, explique Véronique Bouilly, directrice du site, car elle permet d’améliorer les installations dès leur conception pour que le démantèlement lui-même soit plus facile”
L’expérience de Creys-Malville peut donc être ” capitalisée”. Elle intéresse par exemple des exploitants japonais de surgénérateurs qui seront confrontés au démantèlement de leur installation. L’expérience intéresse plus largement le secteur nucléaire, pour de futures générations de réacteurs.
En effet, le sodium pourrait faire son retour dans les réacteurs nucléaires à « neutrons rapides », de la génération quatre. Si les réacteurs actuels, comme les EPR en cours de construction en Finlande (Olkiluoto) et à Flamanville sont destinés à fonctionner avec de l’eau sous pression pour extraire la chaleur du réacteur, les réacteurs nucléaires de la génération 4 utiliseront du sodium. C’est le cas du réacteur ASTRID « Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) actuellement étudié par le CEA et par AREVA. La coopération entre les deux groupes a été renforcée à la fin de 2010 pour préparer un éventuel feu vert du gouvernement français au lancement de cette quatrième génération.