La présidente d’Occitanie et le président d’Auvergne-Rhône-Alpes demandent au gouvernement de ne pas abandonner les lignes desservant l’Aubrac et les Cévennes. La démarche est méritoire, mais n’aborde le dossier que par le petit bout de la lorgnette sans évoquer les causes profondes, faute de voir la réalité en détail.
Les difficultés des lignes gérées par la SNCF ne constituent pas un problème en elles-mêmes, qu’il soit possible d’isoler d’une approche plus large. Sans territoires très dynamiques, peu de voyageurs à transporter …
C’est bien le déménagement du territoire, opéré depuis plusieurs décennies ( sinon plusieurs siècles ) par l’Etat central et parisien qui a prôné une centralisation de la majorité des activités à Paris et dans ses environs. Il faut donc que les régions ensemble demandent à l’Etat un véritable plan de décentralisation dans les territoires, en priorité de toutes les activités qui n’ont pas besoin d’être développée en Ile de France.
Ce plan doit inclure les modalités d’implantation d’activité industrielles dans des agglomérations ; communiait d’agglomération, capable d’offrir toutes les d aménités à des entreprises, à leur salariés, désireux d’installer dans ces territoires : capacité à proposer des emploi, sévices publics de santé, d’enseignement public, d’activités culturelles et sportives, logement accessible à un cout attractif et services de transports en commun. Ce cahier des charges doit être celui des petites villes , pas forcément des petites villes de demain, comme vue par l’Agence pour le développement des territoires.
Ces plans de développement local, quelques-uns par département, doivent être soutenu conjointement par l’Etat et par les Régions, en évitant un saupoudrage dispendieux, insuffisant, et inefficace.
Ces axes de développement supposent que les Régions établissent des coopérations très fortes notamment des axes naturels et historiques de circulation. Cela suppose que les logiques régionales ne s’arrêtent plus à des frontières administratives fixées arbitrairement par l’Etat vertical sans concertation aucune.
Les coopérations interrégionales devaient évidemment aller infiniment plus loin, selon des logiques géographiques, climatiques, industrielles, économiques, sociales. Il faut des plans interrégionaux pour certains territoires périphériques et trans-régionaux : Aubrac, Cévennes ardéchoises et Cévennes gardoises, Drôme provençale, Haut Jura, Haut Beaujolais-Charolais, vallées de l’Allier et de la Loire, etc.
Les logiques interrégionales devraient tout simplement exister notamment en matière de transport en commun, de transport ferroviaire. L’ouverture à la concurrence des marchés du transport de voyageurs aurait dû être l’occasion de réflexions et d’actions interrégionales. L’ouverture a été décidée région par région, sans logique interrégionale… Les régions ont lancé des procédures séparées, avec une seule logique interne. Elles ont découpé leur marché en lots, en posant potentiellement d’énormes problèmes de billettique, etc.
Saucissonnant les marchés, les Régions risquent de ne pas intéresser beaucoup d’opérateurs. Les opérateurs qui auront répondu auront à gérer des marchés trop étroits au prix d’énormes défis à relever.
Il n’eut pas été absurde que les régions pussent enclencher une ouverture des marchés dans le cadre de coopérations interrégionales. Ainsi, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Auvergne Rhône -Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur auraient pu ouvrir les marchés simultanément, pour créer progressivement une offre de taille suffisante, créer de véritables liaisons transversales interrégionales : Bordeaux Toulouse, Marseille Nice ; Lyon Toulouse, Genève Marseille, ligne des Cévennes, ; de l’Aubrac, lignes de la Vallée du Rhône. Cette approche interrégionale progressive permettrait de mieux aborder la desserte des territoires périphériques: rive droite de la vallée du Rhône, desserte Lyon-Saint-Claude; Lyon Paray le Monial, ou Grésivaudan-Gap-Sisteron-Marseille…
