La conférence Mardis des Ingénieurs du 14 février organisée par Ingénieurs et Scientifiques de France Lyon-Ain-Rhône ( IESF) , a permis de mieux comprendre ce que sont les méga-données, le big data.Yannis Mazzer, fondateur de Ioweb, Jean-Pierre Roy, professeur associé à l’IDRAC Lyon, et David Gangarossa, ingénieur d’affaires de la société SynAApS, hébergeur de données ont expliqué clairement à plus de cent participants, la face positive et la face négative de ces flux de données.
Plus d’une centaine de personnes ont assisté ce mardi 14 février, dans l’amphithéâtre de l’école d’ingénieurs ESME SUDRIA, à la troisième conférence Mardis des Ingénieurs de la saison 2016-2017, conférence consacrée aux méga-données. L’auditoire habituel des Mardis des Ingénieurs et Scientifiques, organisé par IESF et Enviscope.com, était renforcé par la présence d’une cinquantaine d’habitants du deuxième arrondissement de Lyon informés par la mairie de la tenue de la rencontre. Le but était clair, expliquer ce que deviennent les traces que nous laissons sur internet, en surfant sur la Toile, en utilisant des messageries, des réseaux sociaux, des outils de transfert de données. Le public a posé de nombreuses questions, preuve de l’importance du sujet dans la vie quotidienne.
Les données (data) fournies par l’informatique ont commencé à révolutionner le fonctionnement des sociétés. Les big data, ou méga-données, sont produites par d’innombrables sources d’informations. L’apparition de l’internet des objets multiplie le phénomène. Des capteurs peuvent saisir des données les plus variées, les transmettre pour qu’internet les intègre, dans des logiciels capable de réaliser des simulations, des modélisations, des prévisions.
Un jet d’affaire génère en une demi heure de vol, des téra octets de données sur de très nombreux paramètres. Ces données sont nécessaires pour suivre en temps réel le comportement de l’appareil, pour des raisons d’économie et de sécurité, mais aussi pour améliorer les performances futurs. Elles intéressent les exploitants, les gestionnaires du trafic, les constructeurs. Les méga-données, révolutionnent les secteurs de la banque, de la finance, l’industrie, les transports, les prévisions météo, de la qualité de l’air, etc.
Elles révolutionnent aussi les modèles économiques des entreprises au niveau du marketing et des ventes. Avec les outils grand public, les réseaux sociaux, les données sont sorties de l’univers des données techniques et économiques pour amasser des données personnelles sur les citoyens.
Les données accumulées entre autres entreprises, par les GAFAM ( Google, Amazon, Face Book, Apple, Microsoft) sont revendes des à des sociétés qui les traitent et les revendent à leur tour aux entreprise de distribution. Une société comme Amazon utilise elle-même les données livrées par ses clients. Les performances accrues du traitement des informations, permettent de s’adresser à l’internaute pendant l’acte d’achat lui-même pour lui proposer de nouveaux produits ou services à acquérir.
La vente des données personnelles est au cœur du modèle économique de Google qui les vend ainsi à des annonceurs permettant à ces derniers de s’adresser directement aux consommateurs, sans passer par le support d’un média. Cette activité génère un chiffre d’affaires et des résultats considérables qui permettent à Google de développer sans cesse de nouvelles fonctionnalités.
Ces fonctionnalités sont proposées gratuitement à l’internaute, afin que ce dernier soit en mesure de livrer de nouvelles informations à l’entreprise. GoogleEarth, le Gmail, les systèmes de transfert de données, le système de traitement de photos sont autant de services ” gratuit” dans lesquelles le client est le produit. La qualité des innovations et des services est telle que le consommateur est attiré, séduit, par la gratuité et par la fonctionnalité. Il devient dépendant de la gratuité et de fonctionnalités qu’ils ne retrouvent ailleurs.