Patrick Martin, président du MEDEF de Rhône-Alpes a lors d’une conférence de presse donnée ce jeudi matin au siège de l’organisation, mis en garde contre les effets du catastrophisme économique et social. Le représentant du patronat régional a ouvert son propos par une anecdote. « Nous avons rencontré des étudiants canadiens arrivants en France. Ils ont été surpris de voire le climat psychologique qui règne dans notre pays. La crise est aussi forte chez nous ont-ils dit, mais on ne constate pas le climat de guerre civile qui existe presque en France » a raconté le président du MEDEF.
« C’est une forme de terrorisme intellectuel et de conformisme politiquement correct d’être pessimiste» estime Patrick MARTIN, mettant en garde contre les conséquences de la psychologie sur l’économie. « Il est d’autant plus important d’être lucide et de ne pas en rajouter dans le sens du pessimisme comme on a pu en rajouter dans le sens de l’optimisme ».
Plasturgie et automobile
Certes plusieurs indicateurs sont sérieusement au rouge. L’emploi, se dégrade. La situation est difficile dans deux secteurs importants, la plasturgie et l’automobile, ce qui entraîne une montée duc chômage dans les départements de Rhône-Alpes les plus exportateurs, l’Ain et la Haute Savoie. Dans le secteur du transport, le trafic sur les autoroutes d’APRR a baissé de 18%.
Mais des indicateurs ont au vert et c’est sur eux que le représentant des adhérents du MEDEF veut s’appuyer. « Les taux d’intérêt auxquels les entreprises peuvent se financer sont bas, avant même la baisse des taux décidée par la Banque Centrale européenne. Les taux d’intérêt de référence sont au plus bas depuis neuf ans et ont été divisés par trois en trois mois, c’est la plus forte baisse depuis 1993″
Patrick Martin insiste aussi pour dire qu’il n’y a pas de refus des banques de prêter. Les banques qui déposaient des fonds à la banque centrale les remettent dans le circuit. « Les banques ont réalisé leur activité et leurs résultats en 2008 grâce à la banque de détail, en travaillant avec les particulier et les entreprises. Elles ont compris qu’il en irait de même en 2009, et il existe en plus une contrainte politique». Le président du MEDEF Rhône-Alpes estime donc qu’il est possible d’emprunter, même si la solvabilité des emprunteurs peut parfois poser problème. En tous les cas, la baisse des taux et la baisse des prix de l’immobilier a resolvabilisé environ 20% des ménages français. La baisse des actifs boursiers indique qu’il est aussi intéressant d’acheter des valeurs mobilières.
A 89 et EPR
La consommation n’est pas non plus aussi morose qu’on le dit. L’inflation en rythme annuel est à moins 0,4% en janvier et devrait se situer aux environs de plus 0,4% à plus 0,7% en 2009. Malgré la hausse du chômage, la consommation devrait progresser en France entre 0,8 et 1% cette année. C’est peu, c’est moins que ces dernières années, mais c’est quand même positif. « Les amortisseurs sociaux représentent un transfert supplémentaire de 17 milliards d’euros” et pour le MEDEF, une relance par la consommation n’est pas prioritaire.
Le président du MEDEF justifie au contraire le plan de relance du gouvernement qui avec 344 millions d’autorisation d’engagement en 2009, devrait générer 1,1 milliards de travaux en 2010. Le MEDEF se dit en particulier favorable à la construction de l’A 89, et à celle d’un EPR en Rhône-Alpes, deux dossiers qui représenteraient près de 6 milliards d’euros de travaux dans la région, soient entre 7000 et 8000 emplois en phase initiale.