Le premier conseil d’administration de l’Institut Scientifique et Technique de l’Abeille et de la Pollinisation ( ISTAP) s’est tenue le 22 janvier à Paris. La création de l’institut a été critiquée par l’UNAF, une organisation systèmatiquement critique ( sur des bases en filigrane politiques)par rapport aux initiatives du gouvernement, en particulier par rapport au travail du député ( UMP) de Haute Savoie Martial Saddier.
La création de l’ISTAP est en revanche accueillie comme une bonne nouvelle par le Syndicat des Producteurs de Miel de France (SPMF). Le syndicat trouve positif que la filière apicole puisse enfin être organisée.
Néanmoins, le SPMF tire le signal d’alarme quand à la situation de la filière : adynamie des colonies, prix du miel en chute, stocks français non vendus. De nombreuses exploitations apicoles sur au bord de l’effondrement.
Importations de miel chinois à bas prix
Sur le plan économique, la question du prix de vente du miel est au cœur des préoccupations des apiculteurs professionnels. La cause de cette situation est l’importation à bas prix de miel chinois, en fort développement depuis 2008 dans certains pays européens (Grande Bretagne,…). Ces importations déséquilibrent le marché global des importations de l’Union Européenne. En 2010, le prix d’un kilo de miel chinois s’établit à 1,35 € environ, droit de douane inclus, alors qu’il y a deux ans le prix payé au producteur français pour les miels les plus courants s’élevait à 3,5 euros le kilo. Le prix du miel payé au producteur est même descendu à 3 euros en ce début d’année, et même à ce niveau les transactions sont au point mort.
Joël Schiro, président du SPMF, « très rapidement un travail en concertation avec l’ensemble des acteurs du marché s’impose». Le SPMF s’interroge sur la qualité du miel chinois d’autant plus que tous les spécialistes s’accorderaient pour dire que la contrefaçon des opérateurs Chinois a toujours un temps d’avance sur les techniques de contrôle des laboratoires d’analyses.
Des ruches bourdonneuses
Le syndicat explique aussi qu’est constatée une mortalité annuelle de 30 % (le taux naturel devrait être de 5% environ) à cause du développement des « bourdonneuses » (stérilité des reines). Face à ce phénomène le SPMF demandent de nouvelles recherches. Le syndicat suggère la création d’un véritable réseau de ruchers, de colonies qui dont le fonctionnement pourrait être étudié d’une manière systèmatique. Les données recueillies permettraient d’établir les causes des problèmes constatés.
Renouveler la population des apiculteurs
La profession doit en urgence mettre en place des mesures de renouvellement des apiculteurs. L’enjeu est crucial pour la production de miel et la pollinisation de certaines productions agricoles. Par exemple dans le cadre de production de semences les agriculteurs risquent de ne plus trouver suffisamment de ruches. Cette saison pour la pollinisation des cultures de semences de colza, il faudra 30 000 ruches. « Je ne suis par certain qu’elles seront disponibles aux bons endroits» poursuit Joël Schiro.