Depuis 7 mois, les deux clusters européens de nanoélectronique de Grenoble (France) et Dresde (Allemagne) ont lancé une coopération renforcée dans six domaines : l’éducation, la recherche –développement, l’industrie, l’environnement, les PME et les politiques publiques. Objectif : mutualiser les moyens face à la concurrence asiatique et américaine.
Jens Drews, coordinateur du groupe de travail sur les politiques publiques du cluster de Dresde rappelle qu’en Europe, 90% de l’innovation vient de l’industrie des semi-conducteurs, mais cela n’est pas encore assez reconnu. La R&D seule n’est pas suffisante, il faut maintenir les sites de production en Europe. En parlant d’une seule voix, Grenoble et Dresde ont plus de poids pour se faire entendre et être soutenus.»
Plusieurs groupes de travail ont été mis en place dans chacune des thématiques identifiées. En Europe, cinq technologies clés capables de répondre à la transformation des services et des biens disponibles sur le marché en 2020 ont été identifiées. Le développement de ces technologies est considéré par l’Europe non seulement comme stratégique mais indispensable. Ce sont les KET (Key Enabling Technologies, technologies clés renforçant les capacités) La thémtique « micro-nanoélectronique et semi-conducteurs » est un de ces technologies clés.
Plusieurs initiatives ont été lancée dans le cadre de la coopération renforcée Grenoble-Dresde. Le master européen Nanotech, délivré par Phelma, école d’ingénieurs en microélectronique du groupe Grenoble-INP devrait se compléter d’un semestre d’études à Dresde. Le groupe de travail sur l’industrie réalisera une comparaison dans les usines de Grenoble et Dresde pour tout ce qui concerne les utilitaires (eau, gaz, électricité, fluides…) afin d’échanger les bonnes pratiques en matière de consommation.
Grenoble et Dresde sont les deux seuls clusters européens réunissant à la fois la recherche, l’industrie (production de masse et avec des technologies avancées) et l’enseignement supérieur. Ils ont atteint une notoriété et une compétitivité de rang mondial qu’ils entendent conserver face à la compétitivité mondiale et la concurrence asiatique et américaine. « Cette coopération est avant tout pragmatique. La réunion des deux clusters permet d’atteindre une masse critique en termes d’emplois et d’investissements au niveau européen » conclut M. Astier, responsable de l’opération du côté grenoblois.
