L’arrêt du fonctionnement de l’usine d’enrichissement d’uranium, Georges Besse I, sur le site de Tricastin, et l’entrée en service d’une unité de l’usine Georges Besse II, ont des conséquences en termes d’emplois. La nouvelle usine consomme non seulement moins d’énergie, mais elle emploie aussi sensiblement moins de salariés.
La modification de la filière enrichissement et les évolutions des projets industriels ont révélé le besoin d’un diagnostic de l’impact territorial des entreprises présentes sur ces sites. Une étude a été réalisée par Michel Bonnet et Alain Dupré de la direction régionale de l’INSEE de Rhône-Alpes.
8200 emplois pour EDF, AREVA et le CEA
La forte concentration d’industries nucléaires autour des sites du Tricastin et de Marcoule, aux franges de trois régions et de quatre départements (Ardèche, Drôme, Gard et Vaucluse) soutient des secteurs diversifiés de l’économie locale.
L’effet global de l’activité de ces deux sites est évalué à près de 19 000 emplois qui font vivre près de 50 000 personnes. En 2011, sur les deux sites, l’emploi des seuls établissements d’EDF, d’Areva et du CEA ( Marcoule) est estimé à environ 8 200 salariés. Les emplois induits directement représentent en 5 000 salariés pour les deux sites.
Une forte dépendance au nucléaire
L’effet induit résultant de la consommation des ménages dont les revenus proviennent de cette industrie, représente 5 600 salariés. La part de l’emploi indirect généré correspond à 59 % de l’emploi direct. L’étude de l’INSEE souligne que cette proportion est plus forte que pour la filière automobile avec PSA à Sochaux et Mulhouse (30 % del’emploi direct). C’est moins que la filière de l’aéronautique en Midi-Pyrénées (70 %).
L’impact est particulièrement fort dans sept unités urbaines proches: Saint-Paul-Trois Châteaux, Pierrelatte, Bagnols-sur-Cèze, Pont-Saint-Esprit, Bollène et Bourg-Saint-Andéol, Laudun-l’Ardoise. Les trois principaux donneurs d’ordre, ainsi que leurs entreprises sous-traitantes, contribuent à une offre d’emplois stables, plutôt bien rémunérés, même si celle-ci ne correspond pas toujours aux ressources locales.
L’insertion des jeunes reste parfois difficile, avec un taux de chômage important
(18,9 %). “Cette analyse riche et précise de l’impact de deux sites industriels, comprenant plusieursétablissements est un exercice inédit. Il pourra être versé au débat national sur l’énergie décidé lors de la conférence environnementale”, conclut Philippe Ledenvic, directeur régional de la Dreal jusqu’à la fin du mois de décembre 2012.
Pour en savoir plus : Lettre Analyses n°188