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Patrick CRIQUI : la France ne peut pas tarder dans ses choix énergétiques

Quelle est la situation de la France par rapport au nucléaire ?

La France est dans une situation atypique, avec environ 75  % de son électricité d’origine nucléaire.
Ce qui permet d’être faible émettrice de CO2, l’Allemagne émettant 1,5 fois de gaz à effet de serre par habitant, du fait de son secteur électrique et aussi de l’importance de son outil industriel. Cela permet à la France de disposer une électricité moins chère, dans la mesure où les centrales sont amorties.
En revanche il faudra attendre les chiffres qui seront donnés par le prochain rapport de la Cour des Comptes  sur la filière nucléaire, il  faut ajouter aux coûts actuels, environ 10 milliards de mise à niveau pour suivre les demandes de l’Autorité de Sûreté, après les évaluations complémentaires de sûreté. Plus tard, il faudra ajouter entre 15 et 30 milliards pour le coût du stockage des déchets à vie longue dans le futur centre de Bure, et le cout du démantèlement qui n’a été qu’en partie provisionné.

Dans quelle mesure le nucléaire est-il un facteur d’indépendance ?

Certes l’uranium est extrait en dehors de France, et la France s’approvisionne majoritairement au Canada, puis au Niger. La France dispose de trois ans de stocks, alors que les stocks d’hydrocarbures sont de seulement trois mois.
Le prix du combustible ne représente aujourd’hui qu’environ 10% du coût du kWh. Une augmentation du prix de l’uranium peut survenir avec l’arrivée de nouveaux consommateurs, mais on peut penser qu’une hausse des prix inciterait à recherche de nouvelles ressources uranifères comme c’est le cas avec le pétrole.

Comment le parc nucléaire peut il évoluer ?

Les travaux demandés par l’ASN en matière de sureté représentent environ 10 milliards sur 10 ans, soient un milliard par an. Sachant qu’EDF vend chaque année 440 térawatt heure, cela représente une augmentation de 2 euros le mégawatt heure, soient  2 centimes d’euro le kilowattheure pour utiliser une unité connue du public. Mais à cette augmentation s’ajouteront les coûts liés au stockage et au démantèlement évoqués plus haut.

Quels scénarios se présentent devant nous ?

La question tourne évidemment autour de la durée de vie des centrales, qu’EDF estime être de soixante ans et autour du phasage de la transition vers d’autres formes d’énergie non carbonées et renouvelables.
Fermer un grand nombre de centrales rapidement d’ici à 2025, sans être certain que les énergies renouvelables pourront prendre le relais à court terme, risque de nous entrainer vers  un recours aux énergies fossiles. C’est le cas en Allemagne qui commande des centrales  au gaz et au charbon. Cela pourrait même dans les pires scénarios inciter à recourir aux gaz de schistes, au nom de l’indépendance nationale.
Il faut  continuer à développer la recherche développement et l’effort de diffusion autour des énergies renouvelables qui bénéficient déjà de moyens très substantiels, pour favoriser l’innovation et l’effet d’apprentissage qui permet de réduire les coûts d’installation.

L’enjeu ne doit pas être focalisé autour d’une date. Il ne se situe pas à quelques années près, mais au niveau du calendrier qui permet de glisser économiquement et énergétiquement d’un système tout nucléaire à un système plus diversifié.

michel.deprost@enviscope.com

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