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Neutralité carbone : des associations dénoncent la communication de Total Energies

 Plusieurs associations ont assigné TotalEnergies en justice pour pratiques commerciales trompeuses. Elles dénoncent la vaste campagne de greenwashing de la multinationale pétrolière et gazière dans le cadre de son changement de nom de Total vers Total Energies.

Les associations Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, soutenues par l’association ClientEarth, estiment que le groupe Total Energies trompe l’opinion, notamment les consommateurs en mettant en avant d’une manière orientée ses actions en faveur de la neutralité carbone. Les associations ont  déposée une assignation au Tribunal judiciaire de Paris le 2 mars contre TotalEnergies SE, la maison mère,  TotalEnergies Electricité et Gaz France, filiale du groupes Les deux société ont diffusé des publicités visées. Par ailleurs, contre le green washing,  plus de 20 ONG ont lancé une initiative citoyenne européenne visant à contrer l’influence de l’industrie des énergies fossiles. Le but est de recueillir un million de signatures à travers l’Union européenne pour faire interdire toute publicité, partenariat et mécénat en faveur des entreprises vendant des biens et services fossiles.

Accompagner le changement de nom

Dans une campagne de publicité diffusée en France, TotalEnergies, précisent les associations  »  prétend être sur la bonne voie pour lutter contre les changements climatiques, et distille des affirmations fallacieuses sur les prétendues vertus environnementales du gaz fossile et de la biomasse. »  TotalEnergies a accompagné son changement de nom en 2021 d’une campagne qui promouvait sa volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Eoliennes, panneaux solaires, bornes de recharge de véhicules électriques à l’appui, les messages ont été diffusés à grande échelle, en France comme à l’étranger sur des panneaux d’affichage, dans la presse, sur un site Internet dédié, dans ses stations services, à la télévision et dans des publicités ciblées sur les réseaux sociaux.

Des affirmations non étayées

Or, selon les associations le groupe n’est pas en mesure d’étayer ses propres affirmations. La stratégie réelle de  Total Energies , n’est aucunement alignée avec l’objectif « net zero » ou de neutralité carbone d’ici 2050. TotalEnergies omettrait au moins 85% de ses émissions de gaz à effet de serre [1] dans son objectif affiché aux consommateurs. Dans ses calculs, TotalEnergies écarte les émissions de CO2 générées par les produits consommés par ses clients (émissions dites de « scope 3 ») représentant 85 à 90% de ses émissions, pour ne garder que les émissions de ses opérations industrielles (scopes 1 et 2). L’analyse de ses plans de production entre en conflit avec les exigences minimales requises pour atteindre la neutralité carbone en 2050 [2)) En effet, le scénario « zéro émission nette en 2050 » de l’Agence internationale de l’énergie, précise qu’atteindre l’objectif de neutralité carbone suppose une augmentation considérable des énergies renouvelables, l’arrêt d’exploration fossile et aucun nouveau champ gazier et pétrolier au-delà de ceux approuvés.

80% des investissements

«  TotalEnergies tente de cacher la réalité : les énergies fossiles représentent encore 90% de son activité et 80% de ses investissements [3]. Ce ne sont pas les slogans publicitaires qui empêcheront le réchauffement climatique, mais bien les réductions d’émissions. Le droit de la consommation impose une communication honnête et fiable en matière climatique et environnementale pour protéger les consommateurs ». explique Clara Gonzales, juriste à Greenpeace France. « Notre dépendance aux énergies fossiles détruit le climat, fait grimper les factures énergétiques et finance les conflits : il est urgent de mettre un terme à la désinformation de l’industrie pétro-gazière. »

Juliette Renaud, des Amis de la Terre France  rappelle  «  que tous les experts climatiques répètent que plus aucun nouveau projet d’énergies fossiles ne doit être lancé. Or  TotalEnergies multiplie les méga-projets pétroliers et gaziers en Ouganda, au Mozambique ou en Arctique russe. Chacune de ces bombes climatiques, aux lourds impacts aussi sur les droits humains et la biodiversité, vient démentir la communication trompeuse de TotalEnergies, qui prétend être un acteur de la transition énergétique ». [4]

Pour Justine Ripoll, responsable de campagnes pour Notre Affaire à Tous : « Le greenwashing de TotalEnergies induit les consommateurs en erreur et fait perdurer notre dépendance aux énergies fossiles. La justice doit mettre fin au comportement irresponsable et illégal de TotalEnergies qui, depuis 1971, ne cesse d’empêcher la transition énergétique [5]. En plus d’une communication claire, des mesures de réduction de gaz à effet de serre suffisantes et compatibles avec l’Accord de Paris doivent lui être imposées. » [6]

Allégations fallacieuses sur le gaz fossile et la biomasse

Omettant une part majeure de l’empreinte environnementale de ses produits, TotalEnergies affirme que : le gaz fossile est « la moins polluante » et « la moins émettrice de gaz à effet de serre » des énergies fossiles, tout en la présentant comme complémentaire aux énergies renouvelables et bon marché. Les « biocarburants » sont des « alternatives bas-carbone » qui permettraient « de réduire de 50 à 90% les émissions de CO2 par rapport à leur équivalent fossile ». Total ne respecte par  »  des recommandations européennes en matière d’allégations publicitaires environnementales, celles-ci devant tenir compte de l’incidence environnementale globale d’un produit tout au long de son cycle de vie (chaîne d’approvisionnement, mode de production.

Les agrocarburants , rappellent les associations, sont produits majoritairement grâce à des matières premières agricoles tels que l’huile de palme et le soja. La monopolisation des terres agricoles pour leur production entraîne la destruction d’écosystème naturel et des déforestations de grandes ampleur. Ainsi pour exemple, le biodiesel, en tenant compte de l’impact de sa production, émet en moyenne 80% plus de gaz à effet de serre que le diesel qu’il remplace.  Le gaz fossile  reste très émetteur sur l’ensemble de son cycle de vie. Il est quasi exclusivement composé de méthane, dont chaque tonne relâchée dans l’atmosphère crée un effet de serre 84 fois plus important que la même quantité de CO2 sur 20 ans.

 

Notes aux rédactions

[1]  Voir page.31 de la note « La pseudo neutralité carbone de TotalEnergies » , Greenpeace France, février 2022.

[2]  Voir p.28 de la note La pseudo neutralité carbone de TotalEnergies, Greenpeace France, février 2022.

[3] Rapport Total fait du sale : la finance complice ? de Reclaim Finance et Greenpeace France.

[4] Ouganda et Tanzanie : Total accélère le développement de son projet destructeur, février 2022, Amis de la Terre France.

[5] Depuis 1971, Total est averti du réchauffement climatique. Depuis 1971, Total ment et organise la désinformation pour protéger ses profits.

[6] Premier contentieux climatique contre une multinationale du pétrole en France : 14 collectivités et 5 associations assignent Total en justice pour manquement à son devoir de vigilance, janvier 2020, Notre Affaire à Tous.

 

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