Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, sera à Lyon le mercredi 10 octobre pour présider le premier comité de pilotage (COPIL) PCB-Rhône.
Ce comité, explique un communiqué du Secrétariat d’Etat, vise à associer les différentes parties prenantes à la réflexion : présidents des conseils régionaux (Languedoc-Roussillon, Provence-Côte-d’Azur et Rhône-Alpes), maires de communes riveraines, représentants d’associations de protection de l’environnement, représentants des pêcheurs amateurs et professionnels, riverains et industriels.
Cette première réunion doit permettre de partager et d’améliorer la connaissance actuelle sur la pollution par les PCB. Les PCB, ou polychlorobiphényls sont des dérivés chimiques chlorés, regroupant 209 substances apparentées, dont l’usage a été largement répandu des années cinquante à soixante dix en raison de leur résistance à la chaleur, au feu, en raison de leurs qualités isolantes. La réunion aura pour but d’informer sur les actions mises en œuvre par l’Etat et sur les projets de renforcement de ces actions.
Programme pluriannuel
Le comité examinera et rendra un avis sur le programme d’actions pluriannuel mis en place sous la houlette d’un comité de pilotage coordonné par la Direction régionale de l’Environnement de Rhône-Alpes ( DIREN). Le comité devra suivre suivre la mise en œuvre. Il permettra de prendre connaissance des mesures de gestion envisageables, de donner des recommandations le cas échéant et de mettre en place les partenariats financiers nécessaires à sa réalisation.
A cet égard, le volet « Qualité des eaux, ressources et biodiversité » du Contrat de Projets Interrégional Etat-Régions plan Rhône, signé le 21 mars 2007, offrira annonce le communiqué, un cadre pour la conduite efficace de ce programme. Le gouvernement répond sur ce point aux demandes pressantes formulées depuis plusieurs semaines notamment par la Région Rhône-Alpes.
Surveillance de la qualité des aliments
Le déplacement de la Secrétaire d’Etat, en plein Grenelle de l’Environnement, est destiné entre autres signes, à montrer que l’Etat prend en main le dossier au plus haut niveau. Depuis la découverte au cours du premier semestre 2005 de teneurs élevées en PCB dans des brèmes prélevées dans le canal de Jonage, à la limite de l’Ain et du Rhône, les services de l’Etat ont été critiqués pour une prise en charge trop marqués par une approche administrative et prudente. Certes des analyses de poissons et de sédiments ont été multipliées pour délimiter la zone contaminée, conformément aux recommandations de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments ( AFSSA). Début 2007, le préfet coordonnateur de bassin, le Préfet de Rhône-Alpes, a mis en place une stratégie de pilotage coordonnée à l’échelle du bassin: même protocole d’analyse, même laboratoire, regroupement des résultats pour les études. Les investigations ont été menées au fil des mois, au fil de l’eau, alors que les associations, FRAPNA en tête, faisaient pression pour une approche rapide et globale.
D’autres fleuves pollués en France
Les recherches ont en effet bien révélé un taux de PCB supérieur aux seuils réglementaires sur tout le linéaire du Rhône, du barrage de Sault-Brenaz (Ain) jusqu’à la mer, ce qui a conduit les préfets de l’Isère, de la Loire, de l’Ardèche, de la Drôme, du Vaucluse, des Bouches du Rhône, du Gard, à interdire la consommation de poissons pêchés dans le fleuve. Pour la FRAPNA, il faut se préoccuper de la situation en Camargue et sur le littoral, dans des affluents du Rhône.
Mais le Rhône pourrait bien ne pas être le fleuve le plus pollué par les PCB. Certes, l’attention a été attiré sur le fleuve par la présence de l’entreprise TREDI, chargée de traiter les PCB, qui a efectivement rejeté cette molécule. Mais partout en France, dans des usages industriels courant, des PCB ont été rejetés dans la Gironde, et encore davantage dans la Seine, la Moselle, le Rhin. C’est la carte de France du PCB qu’il faudra dessiner dans les mois et les années qui viennent.
