Ici, la logique d’usage, de satisfaction des besoins doit se substituer à la logique de l’offre qui a jusqu’alors prévalu. Il faut s’interroger sur la façon la plus pertinente de satisfaire les besoins de la population et de l’économie sur l’ensemble du territoire.
L’approche de la loi d’orientation et d’aménagement du territoire de 1995, qui consistait à proposer à tous les territoires un accès à l’autoroute et à la grande vitesse ferroviaire n’a pas résisté longtemps à un examen sérieux. Ce n’était ni possible sur le plan budgétaire ni raisonnable sur le plan environnemental.
Une mobilité durable et efficace
A une culture du projet, il convient aujourd’hui de substituer une approche système qui sous-entend que l’on conjugue mieux les modes entre eux pour en accroître l’efficacité. Il faut également se poser la question de l’adéquation des besoins et des ressources. Toute personne où qu’elle vive, que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural, à la ville ou à la montagne, en
banlieue ou à la campagne, doit disposer d’une solution de mobilité raisonnable et efficace.
Pour cela, il faut sereinement interroger la pertinence de chacun des modes de transports et les organiser en une offre soutenable tout à la fois sur les plans budgétaire, social et environnemental.
La Grande Vitesse de 400 à 1000 kilomètres
Pour Philippe Duron, la grande vitesse ferroviaire prend tout son sens sur des distances de 400 km à 1000 km,pour les relations entre grandes métropoles, ce qui offre une alternative au transport aérien en amenant le voyageur au coeur des villes.
Pour les villes et agglomérations de moindre taille, d’autres services doivent s’envisager autour des 200 à 220 km/h, avec des matériels nouveaux à partir des infrastructures existantes améliorées par l’électrification, des améliorations de lignes, etc.
Autocar
Philippe Duron met en avant les avantages de l’autocar, plus souple d’exploitation plus adapté sur certaines destinations, pour des flux de voyageurs plus réduits. L’autocar moderne et prioritaire sur le réseau routier peut constituer une réponse performante lorsqu’il s’agit de desservir des territoires ruraux ou péri-urbains diffus.
La route, hier encenséeet aujourd’hui politiquement incorrecte, doit être appréhendée avec raison. Elle reste et restera
encore longtemps le mode dominant. Elle permet la desserte fine du territoire et assurle transport de courte et moyenne distance. La modernisation des véhicules et l’optimisationdes déplacements permettront de limiter les effets négatifs de ce mode sur l’environnement. Enfin, l’usage des modes actifs comme le vélo et la marche à pied est à encourager.