Dans le contexte actuel d’un développement soutenu du secteur photovoltaïque, les professionnels français de la filière, regroupés au sein de SER SOLER, ont fait part de leurs propositions pour développer l’industrie française du solaire photovoltaïque tout en maîtrisant les coûts de cette croissance pour la collectivité.
Le Syndicat des Energies renouvelables a pris la mesure des limites auxquelles se heurte le développement de l’énergie photovoltaïque. Les limites sont à la fois techniques et financières. Dans les DOM où les réseaux électriques sont insulaires, la part d’énergie photovoltaïque ne peut dépasser 30% de la puissance installée. Dans les DOM, seuls 250 mégawatt de puissance pourraient encore être installés. En métropole, pour les centrales au sol, seuls 30% des projets en cours pourraient se réaliser. La file d’attente serait de 500 MW. Pour les projets en toiture de petite puissance, inférieure à 36 KWc, 100% des projets pourraient être installés. Pour les projets de moyenne puissance, les projets d’une puissance de 1 MW seraient installés à hauteur de 60%.
En tout, ce sont 1650 MW qui pourraient être installés auxquels s’aoutent les 270 MW déjà installés, qui doivent être pris en charge dans le cadre du tarif d’achat. Le coût estimé que doit prendre en charge le CSPE serait de 850 millions d’euros.
Les propositions du SER s’articulent autour de deux axes centraux. Les professionnels estiment nécessaire la convergence rapide du coût de l’électricité photovoltaïque vers le coût des autres formes de production d’électricité (« parité réseau »), au travers d’une croissance maîtrisée des volumes annuels et d’un mécanisme de dégressivité renforcée des tarifs.
A terme, près des zones de consommation, le prix de 10 centimes le KWH est un prix qui peut être atteint. Pour les installations au sol, l’objectif serait de 2 euros le Watt installé soit un prix de 0,6 euros le watt crête. En toiture, pour les installations intégrées, l’objectif de prix devait être de 2 euros le Watt crête installé, auquel devrait être retiré le coût de la fonction toiture, soit un coût de 1,2 euro le watt crête. Le module serait à 0,6 euro le watt crête.
Les professionnels préconisent le renforcement de l’industrie photovoltaïque française naissante avec, d’une part, l’engagement volontaire des acteurs avals de la filière – intégrateurs, installateurs et producteurs d’électricité – à développer des partenariats avec les industriels implantés en France, d’autre part la mise en place d’un Fonds de financement de l’industrie photovoltaïque alimenté par le Grand Emprunt et par les acteurs de l’aval et enfin, une synergie plus forte de l’industrie et de la recherche française.
Le rapport « Propositions pour un développement harmonieux de la filière photovoltaïque en France » : http://www.enr.fr/docs/2010190839_SERNotetarifsolairePV.pdf