Les plans de déplacement d’entreprises concerneraient directement 33 592 salariés, soit 22 % des salariés de l’agglomération grenobloise, si on estime le nombre de salariés de cette dernière à 152 910 salariés, selon les données 2006 de l’Assedic. L’impact positif des plans de déplacements d’entreprise a été établi grâce à une enquête réalisée par la CCI de Grenoble, présentée le jeudi 22 novembre.
L’enquête a été réalisée auprès de soixante six entreprises, dont 51 ont fourni des réponses exploitées, les autres étant en phase de réflexion. Les résultats des plans de déplacement d’entreprise sont positifs. En effet, l’autosolisme , le fait d’utiliser seul sa voiture, est en baisse de 15 points pour les trajets domicile / travail.
Les plans ont entrainé une augmentation de 5 points des trajets effectués à vélo, de 4 points des trajets réalisés en tram, car, ou bus, de deux points les parcours en TER, de deux points pour la marche à pied. Le covoiturage a augmenté de 1 point.
Beaucoup d’entreprises de l’industrie et des services
Ces résultats doivent être replacés dans l’échantillon étudié. Les entreprises des services sont présentes à 47 %, suivies par l’industrie avec 25 % et le commerce 10 %. Cette représentation est proche de la réalité des secteurs pour les services , 44 %, et pour l’industrie industrie + BTP : 19 %. En revanche pour le commerce, 38 % des entreprises de l’agglomération, les entreprises qui se sont lancées dans un PDE sont très peu nombreuses. Explication: le commerce est surtout un secteur de très petites entreprises qui n’ont pas de moyens à consacrer à la mise en place d’un PDE.
En effet, les entreprises qui se lancent dans un PDE à Grenoble, ont des objectifs environnementaux. Pour 51 % des entreprises, la mise en place d’un PDE est, notamment,
motivée par un engagement environnemental traduit par une volonté de réduire l’utilisation des voitures personnelles, de favoriser la promotion des modes de déplacements alternatifs à la voiture et de lutter contre la pollution et le réchauffement climatique.
Des entreprises très motivées.
Ce résultat tranche avec celui de l’enquête nationale de l’Ademe de 2004 selon laquelle l’environnement est la motivation principale de 8% des entreprises. La géographie, les phénomènes climatiques qui favorisent la pollution, un cadre naturel exceptionnel, une ville proche de la nature rendent probablement la population plus sensible à la pollution et à ses conséquences. Pour un tiers des entreprises, la dimension sociale est un motif important de l’engagement dans une démarche PDE (limitation des accidents de trajet, du stress, amélioration du bien-être des salariés, reconnaissance d’un avantage par la prise en charge des abonnements des transports en commun…). Les entreprises semblent être de plus en plus engagées dans une politique de responsabilité sociale.
La mise en place d’un plan de déplacement d’entreprise demande non seulement des moyens financiers, mais surtout un effort d’organisation. Les entreprises demandent peu les aides auxquelles elles ont droit, et dont beaucoup ignorent l’existence. Les entreprises peuvent même retirer des avantages de développement d’un plan de déplacement: économie de parking, réduction des accidents de trajet.
Les actions prioritaires d’un Plan de déplacement d’entreprise
Les différentes le plus souvent mises en oeuvre sont la signature d’une charte de partenariat avec la Semitag (82 %),
– des actions vélo (79 %),
– la prise en charge partielle ou totale des abonnements de transports en commun TAG, Transisère, TER, Train + Tag (74 %),
– la création d’un point information et mise à disposition de fiches d’accès multimodal (69 %),
– les actions de covoiturage (46 %).
Les “actions vélo” comprennent des installations d’arceaux et
d’abris à vélo (64 %), des distributions de kit vélo, pack sécurité,
cartes des pistes cyclables (38 %), la création de douches et de
vestiaires (43 %).
13 % des entreprises proposent une action autopartage
L’autopartage en expansion
L’autopartage se développe rapidement à Grenoble depuis 2005. Plutôt que d’acheter une voiture personnelle qui reste l’essentiel de son temps au parking ou sur un stationnement payant, l’autopartage permet à plusieurs adhérents d’utiliser une voiture selon les besoins à des
moments différents.
Une voiture partagée remplace ainsi en moyenne 10 voitures particulières. Pour l’entreprise, le système permet de remplacer ses véhicules de services ou de fonction par une location autopartage moins coûteuse en frais de fonctionnement et en place de parking. L’autopoartage permet d’optimiser les frais de remboursement kilométriques en cas d’utilisation de son véhicule personnel à des fins professionnelles.
L’Association Alpes Autopartage à Grenoble regroupe 200 adhérents (sur 2 ans) et possède 15 voitures en libre-service sur l’agglomération