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Le plomb a bien pollué l’eau dans l’Empire romain

Le plomb de l’eau potable n’a pas causé le déclin de l’Empire romain, mais il a été une pollution durable. L’eau potable de la Rome antique contenait jusqu’à 100 fois plus de plomb que les eaux des sources locales. C’est ce que montre une étude de chercheurs de Lyon publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) du mois d’avril 2014.L’absorption de plomb de l’environnement domestique ou par sa consommation à travers le réseau de distribution de l’eau constitue un risque majeur de santé publique. Le monde romain n’utilisait presque que le plomb, métal malléable,  pour les canalisations d’eau potable, mais les risques n’étaient pas connus.

L’équipe pluridisciplinaire de Lyon issue des instituts INEE, INSU et INSHS  a précisé les connaissances en mesurant les concentrations et les isotopes du plomb (206Pb, 207Pb, 208Pb, 204Pb) dans les sédiments du bassin portuaire de Trajan (Portus) et du Tibre (le fleuve de Rome). Les chercheurs ont analysé des échantillons de tuyaux de plomb de canalisations de la Rome antique.

Une forte contamination

Les résultats ont révélé une forte contamination au plomb dans les eaux du Tibre durant le Haut-Empire romain et le Haut Moyen Âge. Les tuyaux de canalisation de Rome ont multiplié par deux les teneurs en plomb par rapport aux teneurs naturellement présentes dans les eaux du fleuve. Mais ces niveaux ne sont pas susceptibles d’avoir représenté un risque majeur pour la santé publique.

Les discontinuités du signal isotopique du plomb dans les sédiments étudiés indiquent aussi qu’elles sont liées aux principaux événements de la fin de l’Antiquité et aux évolutions du réseau de canalisations. L’étude a permis détecter par les isotopes du plomb le signal de l’apogée de l’Empire romain au Haut-Empire, puis des premiers troubles du Bas-Empire, suivis des guerres gothiques du Haut Moyen Âge et enfin des raids sarrasins du 9e s. ap. J.-C.

Les chercheurs ont identifié l’origine géologique des différents minerais de plomb utilisés. Les résultats soutiennent l’importance de l’exploitation des mines d’Europe occidentale durant le Haut-Empire romain. Cette approche permet de recouper les sources écrites qui peuvent manquer.

Ces travaux ont bénéficié du soutien logistique de la Soprintendenza Speciale per i Beni Archeologici di Roma (e sede di Ostia Antica), de l’École Française de Rome, de la British School at Rome, du Portus Project, du programme ANR Jeune Chercheur, des programmes AIR Archéométrie (CNRS – INSHS/INEE) et Homere et enfin du programme ARTEMIS.

Les travaux ont été menés par le laboratoire « Environnement, Ville, Société » (EVS, CNRS/Lyon2/Lyon3/UJM/INSA de Lyon/ENS de Lyon/ENTPE), le laboratoire  de Géologie de Lyon Terre, Planète, Environnement (ENS de Lyon /Université Claude Bernard Lyon 1/CNRS) et le laboratoire Archéorient (CNRS/Université Lumière Lyon 2) de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux.

Source(s): Lead in ancient Rome’s city waters. Delile, H., Blichert-Toft, J., Goiran, J.-P., Keay, S., and Albarède, F., 2014.  Proc. Natl. Acad. Sci. (PNAS), in press.

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