Les universités et la recherche sont avec 21,9 milliards sur 35 milliards les premiers objectifs des financements du Grand Emprunt. Les initiatives d’excellence devraient être soutenues à hauteur de 15 milliards d’euros et l’Université de Lyon espère financer ses projets à hauteur de plus d’un milliard d’euros. Les enjeux sont donc considérables en termes financiers, comme en termes de retombées pour la société, de recherche, de formation.
Il y a quelques années, la carte française de l’enseignement supérieur et de la recherche était très émiettée, avec des centaines d’établissements (dont 83 universités) rarement engagés dans des coopérations et plutôt concurrents. En 2006, ont été créés les Pôles de Recherche et d’Enseignement supérieur (PRES). Quatre ans après leur création, le bilan des PRES examiné par la Cour des Comptes n’est pas encore à la hauteur des attentes.
Formations: pas assez de coopérations
Sur le plan de la formation, rappelle la Cour, les PRES n’ont souvent pas réalisé toutes les évolutions souhaitables. Pour la formation des docteurs (bac plus 8) les coopérations n’ont pas toujours été mises en place, mais le PRES de Lyon a réalisé des avancées importantes. Pour les masters, la mise en commun est encore partielle pour l’Université de Lyon. La licence, partout, relève encore des établissements.
Les politiques de sites restent inégalement ébauchées en général. Mais pour le PRES de Lyon, cette politique a été réfléchie et des programmes sont en préparation, comme Lyon Cité Campus. Sur le plan des effectifs des PRES, la Cour estime que les évolutions ont abouti en général non pas à des simplifications ou à des transferts, mais à des accroissements par rapport aux effectifs des universités.
Eviter le morcellement
Il y a donc encore du travail pour donner à l’enseignement supérieur l’efficacité attendue. Il faut, rappelle la Cour, éviter le morcellement, les superpositions de structures. Le rapport demande que la traçabilité des fonds soit maintenue alors que les procédures sont complexes. Les missions des pôles doivent être clarifiées pour que les PRES de viennent pas « de nouveaux centres de coûts »
La fusion n’est pas pour autant la solution. Le rapport de la Cour des Comptes cite ainsi la stratégie du PRES de Lyon qui repose sur une vision fédérale.
Les objectifs à atteindre rapidement sont clairs, par exemple, proposer une carte de formations cohérente, prendre en charge la vie étudiante ou les questions immobilières. Dans le domaine scientifique, les PRES doivent obtenir la signature unique des publications : une publication par un chercheur d’un établissement d’un pôle devrait être signée du nom du pôle, par exemple Grenoble Université ou Université de Lyon. Les pôles doivent constituer des structures d’adossement des futures sociétés de valorisation de la recherche font des fondations de recherche partenariale.