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Pour Bernard Devert, fondateur d’Habitat et HUmanisme, le logement est un levier du vivre ensemble

La reconversion de la prison Saint Paul à Lyon est une opération de rénovation urbaine à la fois culturelle, universitaire et de mixité sociale. Le futur ensemble qui conserve en partie les bâtiments anciens, comprendra des activités tertiaires avec la création des ateliers d’Habitat et Humanisme. L’opération est portée par le groupe OGIC, l’Université Catholique de Lyon, l’OPAC du Rhône et Habitat et Humanisme.

Une partie des 130 logements sera réservée à des personnes ayant des problèmes de santé, dont des patients de l’Hôpital Saint-Luc Saint-Joseph. «  Certains n’ont pas de logement ou des logements indignes qui entrainent des problèmes de santé et conduisent à une nouvelle hospitalisation » rappelle Bernard Devert.

Une opération exemplaire

Pour Bernard Devert, professionnel de l’immobilier, mais aussi prêtre (1) , l’opération est un exemple de ce que notre société devrait faire. « Il y a dans notre société un problème du prendre soin des personnes en difficulté. Les étudiants prendront soin  de ces personnes, feront des cours, aux côtés des acteurs de soin  qui assureront le suivi médical.”

Le logement levier du vivre ensemble

Pour le fondateur d’Habitat et Humanisme,  le logement et l’urbanisme sont des leviers du « vivre  ensemble ». L’association Habitat et Humanisme essaie de le prouver dans soixante villes en France, mais aussi à Bruxelles.  «  Cela suppose qu’il y a ait refus d’un logement qui sépare. » souligne Bernard Devert.

Certes, le changement des habitudes est difficile. ” Au bout de trente ans le bilan d’Habitat et Humanisme peut paraitre mitigé sur le nombre de familles logées, 17 000 familles, mais on voit que la précarité et la pauvreté galopent plus vite que la capacité à les réduire. » explique Bernard  Devert.

La question du vivre ensemble interroge la représentation de l’autre, et pousse à s’interroger sur la manière dont « une nation peut être attentive à la vie des communautés sans sombrer dans le communautarisme. »

Des solutions existent, par exemple grâce à l’économie solidaire.  «  Il y a un lien avec l’économie solidaire et l’épargne solidaire, qui représente 5 milliards d’euros soit 1,3 pour mille de l’épargne des Français. Il y a dix ans elle n’était connue que des militants.

Prendre en charge la perte d’autonomie

Les défis sont importants, par exemple pour prendre en charge la perte d’autonomie, la question de la solitude, un des problèmes majeurs de notre société.

C’est la vocation de l’association la Pierre angulaire, qui au sein d’Habitat et Humanisme ouvre la voie  à des solutions demain obligatoires. Le nombre de lits d’EPHAD, rappelle Bernard Devert, pour 10 000 habitants a diminué depuis 20 ans de 166 à 122  lits. « Comme il y a une difficulté dans un Etat désargenté, des collectivités sans moyens,  il y a peu d’appel à projets pour la création de lits. On se retrouvera dans une situation délicate. Les EHPAD sont nécessaires lorsqu’on est au bout de la vie, il a une invitation à créer habitat intergénérationnel.

Cet habitat intergénérationnel serait un accueil de personnes âgées en grandes difficultés  pas seulement en terme d’autonomie qui recevraient le soutien de personnes plus jeunes. Habitat et Humanisme a déjà réalisé cette expérience, en accueillant des personnes qui ayant vécu dans la rue, sont arrivées « au soir de leur vie à 60 ans, à 55 ans. L‘association a mis au point accueil de la part d’étudiants  sans aucun  absentéisme de la part de bénévoles.

Une mixité sociale parfois mal vécue

La mixité sociale est encore parfois mal vécue. «  L’humanisme n’est pas l’angélisme, mais le vivre ensemble est possible non seulement pour les familles en difficulté, mais aussi pour celles qui sont installées  et découvrent l’autre à partir de l’échange de regards… Encore faut-il  comme le dit Régis Debray, qu’il y ait la fraternité, cette vieille cousine qui s’est fondue dans le paysage. Inviter cette vieille cousine, faire  danser cette fraternité, c’est peut être ré enchanter notre société ».

Alors que comme le dit le Pape François, il y a une ” mondialisation de l’indifférence », il faut réagir en proposant une utopie,  “un lieu qui n’existe, mais un lieu qu’il s’agit de faire naitre.” ” Pour faire naitre, il faut d’abord reconnaître. Où il y a de la reconnaissance il s’ensuit toujours une forme de naissance » explique Bernard Devert.

 « Pour ce vivre ensemble, il faut passer de la situation de l’individu à la personne. Il  faut faire passer l’individu à une relation de personne, selon l’expression d’Edgar Morin les personnes qui est une tension entre l’autonomie et la dépendance.”

Michel.deprost@enviscope.com

 Bernard Devert est né en 1947. Après des études de droit,  il travaille dans un cabinet d’administrateurs d’immeubles pendant onze ans.  Il crée une société de placements immobiliers, puis à 37 ans, sa propre société de promotion immobilière.

Il suit un parcours théologique et il est ordonné prêtre en 1987. Il prend conscience des injustices liées au logement, à l’exode des populations reléguées à l’extérieur des villes. Il crée en 1985, Habitat et Humanisme,  expression” de l’esprit d’entreprise, d’un ” génie pour l’immobilier et la soif de la justice. L’association vise à faire vivre au centre-ville des familles à faibles revenus. En 2000 il crée la Pierre Angulaire, réseau de centres d’accueil pour personnes dépendantes.

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