Pour les commissions locales d’information, la gouvernance du nucléaire se dégrade
L’association nationale de Commissions locales d’information ( ANCCLI) demande le renforcement des moyens et de l’indépendance de l’Autorité de Sureté et un débat national sur la prolongation du parc.
L’année 2016 marque selon l’Association nationale des Commissions locales d’information installées près des sites nucléaires, « l’étiolement de (la) sûreté et interroge sérieusement sur le système même de gouvernance. » « En 2017, l’exigence de sûreté nucléaire n’est pas négociable. On ne doit pas négliger la sécurité des populations au nom de la rentabilité économique du secteur nucléaire », souligne Jean-Claude DELALONDE, Président de l’ANCCLI. « La crise technique, industrielle, financière et morale du nucléaire est venue remettre profondément en cause les bonnes pratiques et la confiance que l’on croyait acquises ».
L’association pointe des manquements graves révélés en 2016 : en mars, chute du générateur de vapeur de Paluel; en mai , anomalies du Creusot, en juin les problèmes de ségrégation carbone et le report du démantèlement des centrales à Uranium Naturel Graphite Gaz. A ces manquements graves s’ajoutent, selon l’ANCCLI, ” des signaux inquiétants d’un système qui se dégrade.”
L’Autorité de sûreté en question
L’ASN subit par exemple des pressions ( indirectes) pour lever ses exigences de sûreté face à EDF « en grande difficulté économique. » Dans le rapport public 2016 de la Cour des Comptes, Pierre-Franck CHEVET, président de l’Autorité, indiquait déjà : « L’ASN souligne que les moyens consacrés au contrôle n’ont pas évolué en proportion avec les projets des exploitants nucléaires… L’ASN pourrait être contrainte dans les prochaines années de devoir concentrer ses actions de contrôle sur les actions les plus prioritaires en termes de sûreté ».