La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui doit fixer les objectifs définis par le gouvernement ne sera pas présentée avant l’été a annoncé hier Ségolène Royal. La réduction de la part du nucléaire dans la production énergétique française attendra.
La PPE prévue par la Loi sur la Transition énergétique était initialement attendue pour fin 2015. Elle a été repoussée de semaine en semaine en raison de la difficulté à choisir précisément le parc de production d’électricité. L’application stricte de la loi sur la Transition énergétique aurait du entrainer la fermeture de 20 à 25 réacteurs d’ici à 2025, soient en neuf ans. Le rythme de fermeture aurait du être de plus de deux réacteurs par an.
Cette fermeture systèmatique accélérée aurait entrainé des risques au niveau de l’alimentation en électricité alors que la consommation électrique continue à progresser. La consommation française a augmenté en 2015 de 2,2% en données absolues pour atteindre 440 térawatt heure. La consommation finale n’a augmenté que de 0,3% mais en corrigeant des aléas climatiques. La consommation électrique en Auvergne Rhône-Alpes a aussi augmenté.
Charlotte Mijeon du réseau Sortir du nucléaire a dénoncé ce matin sur France Info “une décision irresponsable qui témoigne d’un manque de courage politique énorme”. Pour Charlotte Mijeon, il y a urgence à planifier le remplacement des réacteurs : “On a deux tiers des réacteurs français qui ont dépassé la durée de trente ans de fonctionnement qui leur était initialement assignée. Un réacteur nucléaire on ne peut pas le faire fonctionner ad vitam aeternam, c’est pour ça qu’il faut absolument prévoir la fermeture des réacteurs en commençant par les plus anciens. En refusant de planifier, ce gouvernement nous met au pied du mur“.