Philagro, filiale de trois groupes japonais, renforce son implantation en France. Objectif : pousser la recherche sur les solutions de protection des cultures et développer le bio contrôle.
PHILAGRO, société française spécialisée dans protection des cultures a franchi en 2015 une nouvelle étape de son implantation en France. La société implantée à Saint Didier au Mont d’Or, a fortement développé ses investissements en recherche pour trouver des solutions adaptées aux plantes cultivées en France et plus largement en Europe.
PHILAGRO est la filiale de trois groupes japonais de tailles diverses, engagés dans la protection des plantes. SUMITOMO Chemical est l’héritier d’une activité d’extraction de cuivre lancée au 16 ème siècle par un moine bouddhiste ! L’activité d’extraction du cuivre a mené à la production d’objets en cuivre puis à celle de produits pour protéger les plantes, le cuivre ayant des propriétés biocides. SUMITOMO CHEMICAL (31 000 saariés) détient 60 % du capital de PHILAGRO. NISSAN CHEMICAL INDUSTRIES (2000 personnes) détient 30% du capital, et NIHON NOHYAKU, une compagnie de 450 personnes, détient 10% du capital.
L’ambition de ces chimistes : “sortir de l’archipel et d’Asie pour occuper une place significative sur le marché mondial de la protection des cultures. Les groupes ont un stratégie très inspirée des valeurs japonaises. l’emblème de Philagro est la grue, un oiseau qui selon la tradition vie 1000 ans. Les groupes visent le long terme.” explique Léon LENGLIN, directeur général de PHILAGRO France.
Depuis 2013 PHILAGRO a pris ses marques en Europe et en France en étudiant le marché et en adaptant sa recherche aux besoins continentaux, comme les filiales des groupes en Amériques du Nord, en Amérique du Sud ou en Asie se sont adaptées aux demandes locales.
Recherches pour l’Europe
En Europe, PHILAGRO a par exemple fortement investi dans la recherche sur les ” maladies” du blé. Cette céréale dont la France est un producteur important, est sujette aux attaques de plusieurs champignons. La fusariose entraîne la production de mycotoxines dangereuses pour la santé humaines. Les évolutions climatiques ne vont pas atténuer l’apparition de ces risques. La rouille jaune et la rouille brune ont fait leur apparition et des insectes encore inconnus sous nos latitudes arrivent sur les cultures.
PHILAGRO consent depuis 22 ans un effort très important pour mettre au point des solutions de protection. Le processus de sélection d’une molécule est très long, du screening initial à la mise sur le marché. Il peut durer dix à quinze ans et coûter 200 millions d’euros. L’effort de recherche menée en France par PHILAGRO est largement soutenu par les actionnaires japonais qui s’inscrivent dans la durée. Les moyens de recherche et développement emploie un quart du personnel de la société. En 1997, PHILAGRO a investi à Baccon, dans un Centre d’Evaluation Biologique (CEB) au cœur des régions de grandes cultures. Les chercheurs japonais viennent régulièrement renforcer les équipes françaises. Les essais sont réalisé sur 16 hectares de cultures annuelles, (céréales, maïs, colza, pomme de terre) sur 2 hectares de vignes, un hectare de pommiers, et deux serres pour les cultures maraîchères.
“La prise en compte de la santé et de l’environnement représente 90% de la dépense de recherche et d’essais” rappelle Léo Lenglin, président de la Commission santé-environnement de l’Union des Industries de Protection des Plantes (UIPP); Les produits sont soit des molécules de synthèse soit des molécules produits par des organismes naturels, comme les toxines du bacille de Thuringe.