Mobilité

La réduction de la vitesse outil oublié des économies d’énergie

Les Etats Unis sont le pays de la voiture reine. Gros consommateur, le pays est peu dépendant en matière énergétique, alors que son économie est dopée par les gaz de schistes.
Les vitesses limites ne sont pas les mêmes au niveau de la fédération. Elles varient d’un état à l’autre. La vitesse est souvent sur les autoroutes de 75mph (soit environ 120 km/h). Sur les grandes routes elle est de 70mph (soit environ 110 km/h),  de 105 kilomètres à l’heure sur les routes à deux voies: 65mph. Sur les routes départementales/nationales la vitesse maximale varie de 50-65mph (80 – 105 km/h). Elle est en ville de 25 à 35mph (de 40 à 55 km/h) et près d’une école de 15mph (environ 25 km/h).

Inimaginable en France

De telles limitations ne peuvent être envisagées en France. Les contrôles de vitesse ont permis d’obtenir des résultats en matière de sécurité, mais la réduction de la vitesse n’est pas expressément  affichée comme un outil permettant de réduction de la pollution et d’économie d’énergie. L’automobiliste est seulement incité à réaliser des économies financières en réduisant sa vitesse.

Même pendant les périodes de pollution longues, graves, récurrentes traversées en Rhône-Alpes (l’une des régions les plus polluées de France),  les contrôles effectués pour vérifier la vitesse semblent peu nombreux. En tous les cas, leurs résultats ne sont pas publiés par les Préfectures. Police et gendarmerie n’ont pas encore intégré la dimension environnementale de la circulation automobile. Seule la dimension sécurité est intégrée avec, il est vrai, des résultats très positifs, voire spectaculaires.

Aucun projet n’est envisagé pour préparer une massive et nationale de la vitesse, ni en France ni d’ailleurs au niveau européen. Seuls quelques pays européens (Norvège, Suède,Suisse)  imposent des vitesses limites maximales de 120 voire de 100 kilomètres à l’heure sur les autoroutes. La plupart des autres pays (Allemagne, Italie) ont une vitesse limite maximale de 130 kilomètres à l’heure sur les autoroutes.

Des économies sensibles

Or une baisse de 10 kilomètres voire de 20 kilomètres à l’heure aurait des effets immédiats sur la consommation énergétique, sur la pollution, la sécurité.

Cette réduction permettrait de réduire les émissions de GES, et d’inverser peut-être une courbe alarmante devant laquelle les spécialistes sembles désemparés. En 2005, la France a émis 553 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), réduisant ainsi les émissions brutes  de 2% depuis 1990.  Mais de 1990 à 2005, les émissions des transports ont augmenté de 22 %. 

 Pour les transports, les véhicules particuliers sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2. Les véhicules utilitaires légers représentent 17% des émissions, les poids-lourds 26% et les deux-roues 0,7%.

Réduire la vitesse efficace pour l’énergie
Une conduite rapide accroit la résistance à l’air, donc la consommation d’énergie.
Augmenter la vitesse moyenne de 100 kilomètres par heure à 120 km/h  entraine une augmentation de la consommation d’environ 20 %.

Réduire la vitesse de 100 km/h à 90 km/h permet d’économiser environ 10 %. Réduire de 10 kilomètres heure la vitesse en passant de 130 à 120 permettrait de réduire la consommation de plus de 10%. En dehors des autoroutes, sur les routes nationales, l’économie de carburant optimale se situe entre 50 et 70 km/h.
Actuellement  aucune action publique (campagne de l’Etat, campagne de l’Ademe, etc.) n’encourage à réduire la vitesse pour réduire la consommation. La limitation de vitesse est même de fait occultée lorsqu’il est question d’économiser l’énergie.
Alors que l’Etat a mis en place une réglementation thermique pour le bâtiment, il ne met pas en place de moyen pour obtenir une réduction généralisée de la vitesse sur les routes et autoroutes.

michel.deprost@enviscope.com

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