Le secteur de la presse traverse une crise majeure. C’est le cas de la presse sur papier, de la presse en ligne qui n’a pas trouvé son modèle économique, comme c’est le cas des télévisions locales.
C’est le cas des télévisions locales de Rhône Alpes. Si TV 8 Mont Blanc a dépassé le cap d’années difficiles sa situation reste à consolider. Télé Lyon Métropole récemment reprise par Jean pierre Vacher, dont directeur général et par un groupe d’investisseurs régionaux doit trouver le chemin de la rentabilité, comme la SAEM de la télévision de Saint Etienne Loire 7 et comme la SAS Télé Grenoble.
Ces dernières années, à la demande des chaines, la Région avait mis en place des aides, sous la forme d’un contrat par lequel les médias retransmettaient par exemple des sessions du Conseil régional.
L’aide régionale, présentée par Farida Boudaoud (PS) en charge de la participation citoyenne, prendra une nouvelle forme, avec la signature d’un contrat d’objectif entre la Région Rhône-Alpes et les quatre entreprises. La Région versera pour 2010-2011 une aide de 142 000 chacune à TV 8 Mont Blanc et Télé Lyon Métropole, et une aide de 98 000 euros pour la télévision de Saint Etienne et pour celle de Grenoble. Le contrat a une durée de trois ans.
Ont voté pour le rapport les conseillers des groupes PSEA, EEV, Front de Gauche, PRG et apparentés. ONt voté contre : FN, UDC et apparentés. Huit élus de l’UDC ( Union de la Droite et du Centre et apparentés) ont voté se sont abstenus.
Jean-Jack Queyranne a justifié cette aide en expliquant que ces télévisions remplissent un rôle de “service public”. Elles exploitent en effet des fréquences accorés par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel avec lequel elles sont liées par des engagements. L’exécutif régional entend que les chaines utilisent les moyens pour améliorer leur offre d’information, mieux expliquer le fonctionnement des institutions, mieux informer sur les réalités régionale. Pour Europe Ecologie les verts, cette aide est justifiée, mais il aurait fallu la conditionner à des critères écologiques et sociaux : s’assurer par exemple des conditions sociales de la production, éviter les diffusions gratuites.
L’opposition régionale n’a pas remis en cause le principe d’une aide aux télévisions locales. Philippe Meunier (Union de la Droite et du Centre, Rhône), a défendu un amendement proposant la création d’un comité d’éthique, capable d’assurer de la part des conseiller régionaux, une garantie quant à la non ingérence de la collectivité dans la ligne éditoriale. Mireille d’Ornano (Front national, Isère) a expliqué craindre que le financement de la région puisse influer sur le traitement de l’information : elle a expliqué ne pas avoir été interrogé par la télévision grenoblois lors de la dernière campagne législative. Bruno Gollnisch (Front National) a expliqué les mêmes craintes et demandé aussi des garanties.
Pour Jean- Jack Queyranne, l’idée d’un comité d’éthique est en quelque sorte une fausse bonne idée, puisqu’elle autoriserait les élus à se pencher des questions de contenus, à trancher dans des débats qui ne devraient concerner que les rédactions.
La majorité régionale préfère faire reposer le système sur davantage de transparence, par une aide globale, débattue, ayant des objectifs clairs d’amélioration de la production. Une telle aide est préférable à l’achat de publicité. Elle pose moins problème que la multiplication de partenariat ou que d’autres types d’échanges.
Les aides aux télévisions locales viennent compléter des aides déjà accordées aux radios associatives, et à la presse dite alternative, associative ou coopérative.