L’exploration et l’exploitation de gisement de gaz de schistes seraient en contradiction totale, avec la politique à long terme de la Région Rhône-Alpes. C’est ce qu’ont développé hier des conseillers régionaux alors que la Région va envoyer au Ministère de l’Environnement la synthèse du débat régional tenue le 22 juin, en présence d’experts, d’associations, de représentants des industriels et de l’Etat.
Pour le moment, une loi adoptée au printemps, interdit l’exploration et l’exploitation de gaz de schistes par fracturation hydraulique, technique destinée à fissurer les schistes afin d’amasser des gaz diffus pour les exploiter. Ce qui veut dire que d’autres techniques pourraient être autorisées. Les industriels pourraient ainsi présenter ces nouvelles solutions, par exemple la fracturation électrique, dans les semaines qui viennent. Ce qui permettrait de rouvrir le dossier. « Les industriels cherchent à conserver les permis » explique Benoit Leclair, vice-président en charge de l’Energie et du Climat à la Région.
Mais c’est bien un refus de l’exploration et de l’exploitation des gaz de schistes sur le fond qu’opposent les élus de la majorité régionale. Car toute exploitation des gisements, dans les départements de l’Ardèche et de la Drôme, voire entre Lyon et Annecy (Rhône, Isère, Ain, Savoie) aurait un impact négatif sur les plans environnemental et même économique. L’impact en terme d’emploi qui est rarement mis en avant, serait limité, à la fois dans le temps, mais aussi au niveau des emplois offerts localement. Les oppositions sont fortes localement en Rhône-Alpes, souligne Michlèe Eybalin, conseillère régionale, Présidente de la Commission Environnement et Santé.
Les élus de Rhône-Alpes demandent l’ouverture d’un débat particulier sur le dossier. D’autres régions sont aussi mobilisées contre les gaz de schistes (PACA, Languedoc Roussillon) et l’Association des Régions de France ( ARF) s’est aussi saisi du dossier.