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La renaturation du Rhône a déjà des résultats positifs

Davantage de poissons et d’invertébrés d’eau courante dans les parties restaurées du fleuve, retour de la végétation sur les rives : la renaturation du Rhône engagée depuis 2000 sur plusieurs portions du cours d’eau à l’aval de barrages porte ses fruits. Des chercheurs du CEMAGREF de Lyon ont participé aux études qui ont permis d’esquisser les résultats attendus et de les confirmer sur le terrain.


Le Rhône a été l’objet depuis deux siècles, d’aménagements de plus en plus nombreux : suppression d’îles, creusement d’un chenal, quais, ponts, ports, épis destinés à resserrer le courant, et surtout barrages depuis un demi-siècle. La renaturation du Rhône a été décidée il y a une dizaine d’années. Le mouvement a commencé avec l’augmentation des débits réservés à l’aval des aménagements de la Compagnie Nationale du Rhône.


En 1998


Les premiers programmes de renaturation lancés en 1998 avaient pour objectif de rendre le Rhône fleuve « vif et courant » , en augmentant les débits, en restaurant les bras secondaires et en améliorant les possibilités des espèces migratrices de retrouver le cycle de leur développement. Sous l’impulsion de la Zone Atelier Bassin du Rhône (ZABR) un ensemble de laboratoires de nombreuses disciplines, des programmes de suivi ont été lancés. Il s’agit de programmes de recherche, mais aussi de la mise au point de protocole permettant de comparer l’évolution de milieux entre l’état initial et les résultats apportés par les travaux. Les travaux ont aussi consisté à prévoir les résultats des travaux, puis de comparer les résultats effectifs aux résultats attendus. « Il s’agit d’une opportunité scientifique unique, c’est la première fois que l’étude d’une action répétée de réhabilitation d’un grand fleuve pouvait être suivie depuis son début », explique Nicolas Lamouroux du Laboratoire DYNAM, du CEMAGREF, spécialisé dans l’étude de la dynamique écologique des cours d’eau.


Les travaux ont engagé des chercheurs de l’Université Lyon, du CNRS, mais aussi de l’Université Lyon 2 , de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon et de l’université de Genève sur d’études sur la physique du cours d’eau, sur les sédiments, les températures, les poissons, les macrophytes( planes aquatiques visibles àl’œil nu, comme les algues, à la différence du phytoplancton) , la végétation. Les actions ont largement été soutenues par l’Etat, à travers la DIREN, avec l’Agence de l’Eau, le relais d l’état étant pris progressivement par les collectivités. Le Plan Rhône adopté en 2006, a permis de poursuivre les travaux.


Huit secteurs à renaturer


Les recherches menées par les scientifiques ont porté surhuit secteurs restaurés associés à huit des 19 barrages installés sur le fleuve. Une quarantaine de bras secondaires sont été étudiés. Les travaux dureront jusqu’en 2013, mais déjà des résultats positifs ont été constatés après bientôt dix années de travaux.


Un cas intéressant est représenté par le site situé à l’aval du barrage de Pierre-Bénite (Rhône) sur le secteur des Iles et lônes du Rhône. Ce secteur est le premier à avoir bénéficié d’une augmentation du débit réservé. En 2000, le débit réservé a été augmenté de 10 à 100 mètres cubes/ seconde. Une centrale hydroélectrique a permis de turbiner une partie de ce débit réservé, afin de réduire la perte de potentiel énergétique. Trois bras morts ont été recreusés.


« Dans ce secteur, comme cela avait été prévu par les modèles, les populations de poissons ont montré des résultats positifs, avec une augmentation des jeunes poissons d’eau courante. La hauteur d’eau a été multipliée par deux et la vitesse du courant par cinq. A Pierre Bénite la proportion des espèces typiques des eaux courantes (le hotu, le barbeau, l’ablette, la vandoise) a été multipliées par trois. La végétation typique bras morts est venue recoloniser les milieux. » explique Nicolas Lamouroux, chercheur au Centre CEMAGREF de Lyon. Les populations d’invertébrés d’eau courante ont aussi augmenté, dans le chenal, c’est-à-dire la partie centrale du fleuve. A ces changements se superposent une augmentation de certains invertébrés invasifs, phénomène global à l’échelle du fleuve. Dans le Haut Rhône, sur les sites du Haut Rhône (Chautagne, Belley, Brégnier Cordon) qui ont aussi bénéficié d’une augmentation du débit réservé, les populations d’espèces d’eau courante ont aussi augmenté.


Les résultats de la renaturation sont positifs. Les travaux de recherche, qui bénéficient d’une enveloppe annuelle spécifique d’environ 500 000 euros. vont se poursuivre jusqu’en 2013, pour préciser l’impact du aux travaux de renaturation et les effets du réchauffement climatique sur le fonctionnement du fleuve. Les travaux pourront se poursuivre au-delà car des opérations de restauration sont prévues jusqu’en 2014 sur d’autres sites à l’aval de Lyon, au Péage de Roussilllon, à Baix le Logis Neuf, à Montélimar, à Donzère Mondragon.


michel.deprost@enviscope.com


Des informations complémentaires peuvent être recherchées sur le site suivant: http://www.cemagref.fr/les-contacts/les-pages-personnelles-professionnelles/lamouroux-nicolas


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