Des nuages sombres obscurcissent le ciel du secteur des énergies renouvelables. Au Salon des Energies Renouvelables, le soleil n’est plus au beau fixe. Le photovoltaïque s’interroge.
Le salon présente pourtant un aspect assez dynamique. La première journée de ce mardi, aux dires des exposants, est à peine moins animée que la première journée du salon de Paris en 2010. Bien sûr, on n’est pas à Intersolar, à Munich, mais on n’est pas “assommés” comme à Energaïa, à Montpellier, au moment où le gouvernement annonçait le moratoire.
Le secteur du photovoltaïque est en train de connaitre une sélection impitoyable. Il faut dire qu’il comptait énormément d’intervenants, les conditions mêmes d’achat de l’électricité n’étant pas suspendues à la mise en œuvre d’installation par des professionnels qualifiés ! Par une communication et des mesures mal préparées, le gouvernement poussé à rattraper le retard français, avait laissé considérer l’investissement photovoltaïque comme une opportunité financière.
Le secteur est en train de se restructurer. ” Les plus grosses entreprises restent. Les plus petites ont disparu. Entreprises moyennes seront sélectionnées” explique un exposant. Sur toute la filière, les entreprises savent que c’est la qualité qui permettra de survivre. L’heure est à la certification des matériels, à la qualité de la mise en oeuvre. Et à la prudence. SMA, numéro un mondial des onduleurs, a annoncé au niveau du groupe un chiffre d’affaires 2011 au niveau de 2010.
Toutes les entreprises font preuve de vigilance pour le court terme, d’optimisme pour le moyen et le long terme. Elles misent sur le décollage inévitable des énergies renouvelables, malgré la puissance des lobbys, en particulier du lobby nucléaire. « La parité du marché est prévu pour dans dix ans » explique une représentante de SMA.
Les entreprises misent aussi sur des marchés qui ne sont pas seulement français. Elles investissent aussi sur la qualité des matériels, sur les rendements, sur les garanties, sur la mise en œuvre qui prend bien en charge la question de l’étanchéité. Le secteur investit aussi sur la recherche, sur l’innovation, menée par exemple avec l’Institut National de l’Energie Solaire (INES)
Derrière les nuages, le soleil n’est que caché. Il est bien là.
Michel.deprost@enviscope.com