La découverte d’un nouveau primate fossile au Myanmar conforte l’hypothèse d’une origine asiatique, et non africaine, de la lignée commune entre les hommes et les singes. Les canines qui portent les traces du comportement alimentaire caractéristiques de Ganlea megacanina ont été étudiées à l’ESRF de Grenoble.
Chez les primates, il existe deux grandes lignées : les anthropoïdes (singes, grands singes et hommes) et les prosimiens, considérés comme les plus primitifs et dont les représentants les plus connus sont les lémuriens. Jusqu’à présent, les scientifiques supposaient que les primates anthropoïdes étaient originaires d’Afrique. Or les paléontologues ont trouvé au Myanmar, en Asie, les reste de Ganlea megacanina, un primate âgé de 37 millions d’années qu’ils ont classé comme anthropoïde.
En effet Ganlea megacaninapossède une aptitude observée chez les singes modernes, et non chez les lémuriens. Il ouvre et mange des graines au moyen de sa canine démesurée, comme certains singes actuels d’Amérique du Sud.
En collaboration avec plusieurs collaborateurs étrangers, Laurent Marivaux, chercheur CNRS à l’ISEM et Jean-Jacques Jaeger, professeur à l’IPHEP (Institut International de Paléoprimatologie,
Paléontologie Humaine : Evolution et Paléoenvironnements, mènent depuis 20 ans des fouilles paléontologiques en Chine, Thaïlande, Pakistan et Myanmar. Ces recherches font l’objet d’une publication dans la revue Proceedings of the Royal Society B.
Les fossiles ont été entre autres lieux étudiés à l’European Synchrotron Research Facility ( ERSF) ont il a été possible de réaliser des investigations dans créer de dommage. Paul Tafforeau, co-auteur du papier et paléontologue à l’ESRF, a réalisé l’exploration de l’intérieur des fossiles sans détériorer les fossiles.