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Solaire intégré: les incohérences du tarif en question

Les limites voire les contradictions de l’aide à l’intégration du photovoltaïque ont été soulignées à plusieurs reprises lors du dernier symposium de l’association européenne de l’industrie du photovoltaïque, à Aix-les-Bains. Au fil des interventions, des échanges, plusieurs professionnels se sont exprimés sur les incohérences de la tarification française.


Le décret instaurant le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque paru en juillet 2006, a fait bondir le marché du photovoltaïque, mais la France ne comble pas son retard sur d’autres pays européens.


Le marché est encore entravé par un dispositif compliqué sans qu’il y ait de justification technique. Le tarif de base est de 0,30 centime d’euro par kiloWatt/heure, et un tarif majoré a été mis en place pour le photovoltaïque intégré, à 57 centimes d’euro. Ces dispositions en faveur de l’intégré, ont permis à des producteurs de dispositifs intégrés, comme Imerys ou Clipsol de s’insérer dans le marché avec des modules de base de 12 volts. L’argument était et reste architectural. Il fallait et il faut surmonter l’opposition des architectes des Bâtiments de France…


Pas de sens technique


Mais l’imposition d’un tarif préférentiel pour des installations intégrées n’a aucun sens sur le plan énergétique et économique. Comme souvent en France, des mesures ont provoqué un flottement, en justifiant un temps le passage de la TVA de 5,5 à 19,6%, l’opération d’intégration étant considérée comme un investissement neuf, et non comme une opération d’entretien du bâti. Il a fallu attendre plusieurs mois pour revenir à la TVA à 5,5%.


La mesure est surtout discutable techniquement à plusieurs niveaux. Privilégier le solaire intégré, c’est imposer des surcoûts en terme de pose. Il faut en effet déposer des éléments de toiture, même s’ils sont en bon état, pour les replacer par les éléments du système intégré. C’est multiplier les problèmes d’étanchéité sur tout le pourtour du système intégré. Des systèmes non intégré, comme ceux qui sont répandus en Allemagne, ne prévoient des fixations qu’en quelques points, ce qui par exemple impose d’enlever une tuile sur 20 seulement et de régler des problèmes d’échanchéité plus ponctuels. Les problèmes d’étanchéité sont limités à ces points de fixation. « Sur du neuf, explique un professionnel, aucun maître d’ouvrage n’accepte de mettre de l’intégré car aucun système de donne de garantie décennale, en l’absence d’avis technique.»



Une perte de rendement


La critique la plus fondée des systèmes intégrés repose sur des considérations de pure physique. Une installation intégrée connaît en effet des pertes de rendement qui ne sont pas négligeables.


En effet, l’absence d’espace entre les panneaux et la toiture empêche l’évacuation de la chaleur inévitablement produite par l’installation. Sans convection, la chaleur s’évacue un peu dans la toiture, ce qui n’offre aucun intérêt. Elle reste surtout emprisonnée dans le panneau lui-même, dont la température s’élève fortement: normal, le panneau est conçu pour capter l’énergie.


Les panneaux sont testés pour une température de 25 degrés. Or la température de 25 degrés n’est que rarement la température réelle. La température s’élève très rapidemennt. L’accroissement d’un degré de température entraine une baisse d’un demi pour cent du rendement par rapport au rendement annoncé à la température de 25 degrés. A la température de 50 degrés, un panneau a perdu 25% de son rendement, c’est-à-dire qu’il n’a plus qu’un rendement de 12% et non de 16%.


Les gains seraient évidemment valables en cas d’abaissement de la température en dessous de 25 degrés. Un panneau photovoltaïque dont la température décroit, voit son rendement croître. Or, empêcher un panneau de refroidir, c’est freiner l’amélioration de son rendement. Lui permettre de refroidir c’est améliorer son rendement.


L’absence de tarifs d’achat plus incitatifs, pour le solaire non intégré pénalise des investissements qui seraient plus faciles. Un tarif d’achat légèrement incitatif permettrait d’installer du solaire en façade , sur des terrasses, même si ces éléments ne remplissent pas de rôle architectural. Ce qui ne signifie évidemment pas pas qu’il faudrait réaliser ou laisser réaliser n’importe quoi. Le rôle des professionnels, des collectivités, des architectes, consisterait à renforcer des conseils aux maîtres d’ouvrage, à trouver des solutions intéressantes, en exploitant réellement le potentiel photovoltaïque.


michel.deprost@enviscope.com




Michel.deprost@enviscope.com

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