Le nombre d’installations solaires thermiques subventionnées par la Région Rhône-Alpes a connu une chute en 2007, qui s’explique par la montée en flèche du photovoltaïque. En 2006, la Région avait subventionné 3984 chauffe-eau solaires individuels ( CESI) pour un montant de 1,56 million d’euros. C’était bien mieux qu’en 2005, année où la Région avait subventionné 2000 installations individuelles, pour un montant 1,349 million d’euros. Le thermique avait le vent en poupe et c’était très bien.
Mais en 2007, selon les données de la collectivité, le nombre d’installations solaires thermiques aidées en Rhône-Alpes s’est tassé pour retomber à 3354 installations, avec une dépense d’aides pour la collectivité de 707 000 euros. La tendance a été la même pour les systèmes solaires combinés-planchers solaires directs individuels. Le nombre des installations est passé de 341 e 2005, à 911 en 2006, pour retomber à 783 en 2007.
Certes, il s’est installé au total 45 293 mètres carrés dans la région, soient 4423 installations, dont 33 788 mètres carrés d’installations de production d’eau chaude. Le reste des installations solaires thermiques a continué a augmenter. Le nombre d’installations collectives dans le secteur privé, dans le secteur tertiaire public comme dans le secteur du collectif public et du logement social, a continué à augmenter. Mais au total, on constate recul de 3,6% sur un marché qui, aidé, avait doublé en une année. On ignore si le marché non aidé a pris son envol et si son niveau s’est bien comporté.
Pourquoi ce coup de frein au développement du marché du solaire thermique ?
Les explications sont multiples. Il ne faut sans doute pas chercher de logique strictement technique, au niveau du rendement physique des installations. Certes un chauffe-eau solaire thermique ne produit pas une énergie totalement utilisable, même s’il permet de couvrir à plus d’un tiers, parfois jusqu’à 50% les besoins en énergie pour l’eau chaude sanitaire.
La communication autour du tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque a masqué le solaire thermique et lui a donné comme un coup de vieux. Les équipements thermiques ont été indiscutablement moins mises en avant par les professionnels lors des salons et foires, dans leur communication, dans leur prospection. Une installation thermique moyenne ce sont quatre mètres carrés de panneaux (lourds) qu’il faut fixer sur un toit, avec des raccordements parfois complexes. Pour le solaire photovoltaïque, l’installation moyenne représente de 15 à 20 mètres carrés. Le budget passe de 4500/5000 euros à 20 000 ou 25 000 euros. Les frais fixes (devis, etc.) sont répartis sur un montant global plus important, la préparation d’un dossier (contact, visite) se concrétise par un chiffre d’affaires relativement plus élevé.
Le client perçoit mieux l’intérêt financier
Et pour le client, la perception est surtout radicalement différente. Pour l’eau chaude sanitaire l’économie d’énergie est difficile à évaluer : on voir bien quand l’eau chaude coule en abondance, très chaude, alors que tout système de chauffage est coupé, mais l’économie est plus mal traduite en terme monétaire.
Le solaire photovoltaïque permet de quantifier sa production, et surtout sa livraison, en plaçant le particulier comme acteur dans la fourniture d’énergie au réseau.
Il faut souhaiter que le marché du solaire thermique aidé, même s’il se tasse, soit relayé par un marché non aidé devenu majeur. A vérifier.