Le 6 novembre dernier, profitant de la journée Développement Durable de la plateforme chimique des Roches-Roussillon sur laquelle elle est installée, Sita Rekem, filiale de Suez Environnement spécialisée dans le traitement des déchets dangereux a inauguré l’installation d’une chaudière biomasse. Robin va fournir 15% des besoins en vapeur de la plateforme et lui faire économiser 56 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Sita produira à partir de déchets bois non-recyclables de l’énergie verte et locale pour alimenter par l’intermédiaire du GIE Oisiris, avec lequel elle a contracté [1], les 16 industriels de la plateforme chimique des Roches-Roussillon (dont Novapex, BlueStar, Adisseo ou encore Solvay).
L’usine Robin est une des premières en France à produire de la vapeur en utilisant comme combustible des déchets tels que des bois issus de la sylviculture, des refus de recyclage papier, mais aussi des bois non valorisés jusque-là tels que des bois imprégnés, classés C.
« L’important est d’avoir une bonne homogénéité des déchets pour obtenir un PCI (pouvoir calorifique) constant », explique Dominique Deboeuf, directeur du site. Le rendement énergétique est grâce à ça maintenu au-dessus de 85%.
L’installation comporte deux parties : la première destinée à la réception des camions de biomasse. La collecte se fait autour de l’usine, comme par exemple ces déchets en provenance de la papeterie Emin-Leydier à Saint-Vallier (26). Après réception et éventuellement broyage, le combustible est stocké dans 4 alvéoles de 1000 m3 chacune. Une alvéole représente la consommation d’une journée.
La deuxième partie de l’installation est la chaudière proprement dite, qui tourne en continu toute l’année, soit 8 400 heures. Robin est dotée de la technologie dite du four à lit fluidisé [2], dans laquelle du sable est injecté sous pression, pour servir de substrat à la combustion.
En sortie de four les fumées sont traitées pour y retirer les NOx (filtrage avec de l’urée), les métaux lourds et les dioxines (charbon actif) et les polluants acides (chaux). Sur les 60 000 tonnes de combustibles utilisés resteront au final 3 000 tones de résidus et machefer.
Efficacité énergétique et réduction des GES
La chaudière produira 25 tonnes par heure de vapeur haute pression (32 bars) entièrement distribuée aux industriels de la plateforme, et couvrira 15% de leurs besoins énergétiques qui équivalent à ceux d’une ville de 150 000 habitants.
Cette solution, permet de diversifier les ressources énergétiques de la plateforme, qui fonctionne principalement avec du charbon et du gaz, de stabiliser ses coûts énergétiques et de réduire d’environ 56 000 t ses émissions annuelles de CO2. Elle marque une étape concrète de la transition énergétique.
L’usine est la première unité de ce genre à recevoir le soutien du Fonds Chaleur de l’Ademe, et bénéficie par ailleurs de la labellisation Axelera, pôle de compétitivité Chimie-Environnement de la Région Rhône-Alpes.
Yves Lambert, directeur délégué de Sita Spe explique l’originalité du projet Robin [Vidéo Enviscope]
[1] Un contrat d’une durée de 15 ans pour un montant de 102 M€.
[2] La technologie du lit fluidifié consiste en l’injection sous pression de sable, qui sert de support à la combustion. La biomasse, préalablement broyée, alimente le four où elle entre en contact avec le sable porté à 850°C.
Sita, filiale de Suez Environnement, est le leader en France du traitement et de la valorisation des déchets, expert de l’ensemble du cycle. Avec 20 000 collaborateurs, Sita a réalisé en France un chiffre d’affaires de 3,6 Md€ en 2013, pour 80 000 clients entreprises et collectivités.
En 2013, SITA France a produit plus de 2 millions de MWh thermiques pour chauffer l’équivalent de 368 000 habitants et plus de 1,5 million de MWh d’électricité soit la consommation de 620 000 habitants.